L'histoire :
Lorsqu’on nait visage pâle au cœur d’une tribu Hopi qui, depuis des temps ancestraux, craint d’accueillir en son sein 2 dieux fourbes ayant l’apparence d’hommes blancs, on risque fort de s’en trouver chassé à la première occasion… Jack et Georges ont eu cette foutue déveine et depuis, ils arpentent des miles de poussières en semant la panique pour se venger du destin. Leurs derniers larcins, doublés des piètres talents de conducteur de Jack le grognon, ont bien failli les expédier ad patres. Précipice et végétaux n’ont cependant pas réussi à entamer la peau tannée de nos deux lascars. Outre cette volonté farouche de pourrir le quotidien du moindre quidam qui a le malheur de croiser son chemin, Jack a une toute nouvelle ambition : retrouver Louise, une jolie française dont il est tombé follement amoureux. Georges est, quant à lui, nettement moins emballé par ce projet qui, il en est convaincu, les conduira tout droit vers une quantité insondable d’ennuis. Il faut dire que Jack n’a jamais vu Louise autrement qu’en photo. Peu importe ce petit détail, les voici partis vers la ville de Cheyenne accompagnés de Bruno, black et employé modèle que son gentil boss enchainait à l’écurie avant d’être rendu à sa condition d’homme libre par nos deux justiciers. Ainsi ils devront éviter : un shérif pugnace ; Bloody Willy, un chasseur de prime déterminé à récupérer les 50 000 $ qui pèsent sur la tête de Jack ; un fermier en colère qui voudrait que son Bruno rentre à la maison… Du gâteau, en comparaison de l’ex de Jack qui jouera à merveille les toutous dans les quilles des deux hopis blancs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour leur éviter tout ennui avec les forces de l’ordre, nous nous interdirons de demander à Guillaume Clavery et Paul Drouin la composition du cocktail ingéré durant la réalisation du présent ouvrage. Le diagnostic est cependant sans appel : découpage furieux ; trait dynamique, incisif ; souplesse et mobilité excessives des héros ; dialogues vifs et imagés ; situations explosivo-loufoques ; envie irrépressible de déclencher chez le lecteur hilarité… Les symptômes observés à la lecture de ces 98 pages indiquent que le mélange absorbé par les 2 patients susnommés a bien provoqué une cartoonite aigue. Aussi, ne vous en déplaise, vous suivrez les tribulations de Jack et Georges, nos indiens à bouille lacto-suspecte, au diapason d’un récit rythmé par les excès d’une galerie de personnages hauts en couleurs. Du shérif, droit dans ses rangers et un brin facho, au chasseur de prime surexcité directement sorti d’une planche de manga, en passant par un black-benêt (?) ou de vénéneuses beautés, vous en prendrez une dose maximale en un minimum de temps. Cependant, comme dans toute carrtoonite, on notera une carence de fond dans le scénario qui se limite, sur la longueur, à une course poursuite sans excessif attrait : Jack veut Louise et va à Cheyenne (mais est ce bien à Cheyenne et s’appelle-t-elle Louise ?) et un tas de doux-dingue en veulent à l’indien. Notons tout de même une intention d’épaissir le récit en choisissant de faire de la voix-off un personnage à part entière, raisonné, et d’offrir une conclusion saine évitant l’écueil du « grand n’importe quoi » : Jack et Georges se révéleront plus touchants et moins primaires qu’ils n’avaient pu le laisser supposer. Une preuve, en tout cas, que ce syndrome « Texaveryen » n’a pas atteint le stade critique du non retour…