L'histoire :
Soledad est une maman parisienne au look d'éternelle ado. Partageant ses journées entre ses planches à dessin et les tâches quotidiennes de son foyer, elle découvre de vilaines rondeurs molles sur ses jarrets… La fameuse culotte de cheval ! A force de s'offrir des petites douceurs comme les Hérissons à la guimauve et de mener une vie casanière, elle entre finalement dans la grande famille des femmes victimes de ce fléau ! Action, réaction. Un régime ? Non, trop déprimant et diurétique. Il reste donc le sport, le tennis, pour le plaisir, et le jogging pour être en forme. Une fois les tenues achetées, elle se lance donc dans sa croisade contre le popotin mou. Le legging ajusté et l'Ipod dans les oreilles, elle enchaîne les boucles de 2km entre le Panthéon et les jardins du Luxembourg. Pourtant, rien n'y fait, son poids reste le même. Elle est amère, mais ne baisse pas les bras et redouble d'effort. Sa vie ressemble de plus en plus à un entraînement permanent, à tel point qu'elle ne quitte plus ses tenues sportives. Lili, une de ses filles, lui fait alors aimablement remarquer que les gens qui vivent en survêt' sont les dépressifs et les profs de gym. Qu'importe ! Les sorties sportives montent à quatre par semaine… c'est bon contre le mauvais karma, se persuade-t-elle. Et deux ados à la maison, c'est forcément un mauvais karma ! Les vacances d'été sur la côte basque vont lui donner raison…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Touche-à-tout parisienne et cosmopolitaine, Soledad Bravi survole notre époque en semant de-ci de-là ses créations graphiques dans les médias et leur foultitude de supports. Avec Restons calmes, elle nous invite à partager son quotidien hyper cliché de femme tiraillée entre sa culotte de cheval et ses cruelles ados. On imagine alors que le trait aquarellé et minimaliste devrait faire la part-belle au texte, ou du moins à la profondeur du message… Hé non ! Une accumulation de petits riens quotidiens, sur le ton enfantin de l'adulte immature, arrivent à une morale tellement évidente qu'elle n'en est pas une. Il n'y a rien à tirer de vraiment prenant dans cette autobiographie nombriliste et exhibitionniste d'une vie bourgeoise sans souci. C'est presque indécent de monter en épingle ces petits tracas de la vie, pour essayer de passer pour une héroïne over-bookée des temps moderne. Conduire et aller chercher les copains pendant les vacances, faire les courses et se prendre des réflexions piquantes de ses ados d'enfants, ça n'a rien de palpitant : ça concerne plein de gens, sans les faire triper pour autant. A force de petits riens, on arrive à pas grand-chose. A conseiller aux adeptes de Benabar, éventuellement…