L'histoire :
Marianne veut raccrocher. Elle pense qu’elle a assez donné à l’Organisation. Le problème, comme lui rappelle l’intermédiaire chargé de lui remettre enveloppes et contrats, c’est que dans ce type de job on est soit avec… soit contre le patron. Condamnée à faire le boulot jusqu’à la fin des temps, elle accepte une nouvelle mission. Une de plus mais une facile : une jeune nana qui vit dans la rue depuis que son père l’a jetée dehors et un jeune type qui a le cœur sur la main. Impeccablement préparée par l’Organisation, c’est effectivement un jeu d’enfant : une balle ajustée d’un coup précis dans le cœur de chacun… et les voilà unis, amoureux pour la vie. Car la dégaineuse est une marieuse, un angelot, une espèce de Cupidon moderne chargé par le Créateur de provoquer des coups de foudres à foison. Tout aurait pu continuer ainsi pour l’éternité, Marianne étant une pointure dans sa partie. Mais il y a le contrat de trop, celui où Ivan Carmody, la cible masculine, la rend folle d’amour. Ni une, ni deux, elle se défait de ses attributs d’ange et se fond avec malice dans l’humanité pour le retrouver. Mais peut-on échapper à sa destinée ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Septième KSTR, troisième ouvrage en trois mois : Antoine Ozanam tire décidément dans tous les coins ! Et de tir, il en est justement plus que question dans celui-là, la principale héroïne usant de ce talent bien plus que de raison. Il faut bien dire que sait ce qu’elle sait faire le mieux, qu’elle a été formée pour et que l’Organisation compte sur elle pour exécuter rigoureusement ses contrats… Tout laisse à croire, à l’amorce de cette comédie judicieusement déjantée, qu’on va se laisser embarquer aux cotés d’une énième tueuse à gages. Que nenni ! Puisque la belle est un ange, que son patron est le Tout Puissant et que ses balles sont la version moderne des flèches de Cupidon. Le problème, c’est que son job l’ennuie et que pour ne rien arranger, elle tombe raide dingue d’une de ses cibles. A partir de là, le scénario s’en donne à cœur joie, au rythme, comme Antoine Ozanam a pris l’habitude de le faire, d’une narration originale liant impeccablement le récit. Il faut bien reconnaitre que le propos général n’est pas super épais, principalement nourri par les tribulations loufoques et meurtrières de ce bout d’ange amoureux. Cependant, en choisissant de livrer son histoire par bribes (et divergences de point de vues) via les interrogatoires des différents protagonistes (animaux de zoo compris !), le scénario réussit parfaitement à capter notre intérêt jusqu’à sa conclusion. Du 200 km/h de bout en bout pour une composition à accents tarantinesques. Servie par le trait dynamique et prometteur d’une jeune pousse en devenir, très à l’aise dans le jeu des mouvements, cette sympathique lecture est une démonstration. Celle qu’en prenant plaisir (et en y mettant les formes) à fabriquer des histoires, on peut décidément s’amuser de la moindre idée qui vient faire pétiller notre imagination. Avis aux amateurs…