L'histoire :
New York, années 50. Le quotidien des dockers est régi par un syndicat mafieux dirigé par Johny Friendly, qui n’a d’amical que le nom. Pour maintenir à flots ses activités illégales, il multiplie les intimidations, les passages à tabac, les chantages en règle… et les meurtres, si on ne se plie pas à ses exigences. Un soir, Joey Doyle, un docker quelque peu récalcitrant et prêt à tout balancer, est retrouvé baignant dans son sang après une chute de plusieurs étages provoquée par un des sbires de Friendly. Terry Malloy était la dernière personne à l’avoir vu. Cet ancien boxeur prometteur est devenu docker sur les conseils de son frère Charley, bras droit de Johny Friendly. Quelle position adopter dans cette affaire ? Faire profil bas et ne rien révéler à la police corrompue, comme le lui recommande instamment Charley ? Briser la loi du silence, comme lui demande le prêtre de la paroisse, le Père Barry, révolté par la violence chronique et par la misère entretenue par le syndicat ? Pour couronner le tout, Terry s’amourache de la jolie Katie Doyle, sœur du docker assassiné…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adapter Sur les quais, roman écrit par Budd Schulberg et transposé à l’écran avec maestria par Elia Kazan, n’était pas une mince affaire. Les deux auteurs (Van Linthout et Rodolphe) relèvent le défi avec brio. Au dessin, Van Linthout croque avec une grande sobriété l’ambiance brumeuse et mafieuse du New-York des années 50, d’un trait précis et efficace, dans la lignée de Conquistador (abandonnant au passage la ligne assez claire de sa série Lou Smog). Il s’inspire directement des visages et des caractères des acteurs emblématiques du film (Marlon Brando et Karl Malden) pour créer des personnages taciturnes (Terry Malloy) et vindicatifs (Père Barry) au possible ! Au scénario, Rodolphe (Kenya, Les mondes d’Aldébaran, Trent) se recentre sur l’essentiel de l’intrigue pour mieux dénoncer les exactions de la mafia, censée protéger les siens, mais qui abuse de son pouvoir pour semer la terreur dans la Big Apple. Un seul bémol : la narration. En effet, quelquefois, il manque une case de transition entre deux vignettes pour ne pas perdre le fil. Malgré tout, l’ensemble tient la route et nous transpose agréablement dans le grouillement new-yorkais. Dans les bars et sur les quais !