L'histoire :
Le Mekaton est un paquebot de croisière gigantesque, à bord duquel festoie en permanence une humanité ayant perdu tout sens de la vie. Le redoutable Finoiseau, amiral de « forces spéciales », veille à ce qu’il soit inconcevable de vivre ailleurs et autrement qu’au sein de cette ville flottante géante. Pourtant, Philéon, un rhino volontaire au parlé bizarre, a eu comme une envie persistante de découvrir le monde. Emmenés par ce dernier, Edmée, son fils Bruno, le capitaine du Mékaton et une jeune sauvageonne muette ont quitté ce navire sur lequel ils avaient toujours vécu. Mais c’est sans avoir calculé que le Mékaton croisait à proximité du pôle nord ! Leur barque échouée sur la banquise, ils installent un campement de fortune dans une grotte et se nourrissent de lapins, de lapins et de lapins… Seul Philéon semble heureux de son sort, en dépit du scrupule d’avoir emmené tout ce petit monde avec lui. Un jour, ils tombent nez à nez avec un groupe d’autres humains, habitants de ces terres gelées, en train de cogner sur un groupe de robots kidnappeurs ! C’est ainsi que la bienveillante « tribu de l’Ours » les accueille parmi eux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec le second volet de cette trilogie, le titre de la série prend tout son sens. Voilà nos héros confrontés à des aventures sur une banquise peuplée de robots. Nul ne sait pour le moment à qui ils obéissent, ni d’où ils viennent, ni même la raison qui les pousse à kidnapper les membres de la tribu de l’ours. Il ne fait nul doute que l’allégorie entièrement orchestrée par Jean-Baptiste Andreae (Mangecœur) nous en apprendra encore beaucoup dans le dernier tome. Car à travers ce triptyque pour le moins imaginatif, Andreae nous invite avec poésie et talent, à nous ouvrir au monde extérieur. La population du Mékaton est une métaphore de notre société, qui préfère se concentrer sur des futilités plutôt que de régler de front ses problèmes de fond. Certaines planches sont mieux réussies que d’autres, mais il faut avouer que le talent d’Andreae n’a d’égal que son inventivité. Les dialogues, parfois à la limite du non-sens, sont réjouissants, les personnages truculents, et le dessin un vrai bonheur. Encore !