L'histoire :
Ben Schiller est une ado comme beaucoup d‘autres. Elle habite Alexandria, une petite ville américaine comme les autres. Enfin, pas tout à fait comme les autres… Ici, tous les adultes ont disparu, sans que l’on sache très bien pourquoi. La nuit, elle trace sa route avec son chien, John McLane, et va faire un tour au stadium de son lycée (Le Lycée Bucknell). Il y a Dominic, dont elle est secrètement amoureuse, qui joue avec son équipe de football américain. Dans les gradins, elle tombe sur son ami Otto, occupé à lécher les semelles des jeunes spectatrices ! Elle cherche Empathy, sa sœur, et demande à Otto s’il n’a pas une idée du lieu où elle se trouve. Elle continue ses investigations quand, tout à coup, elle tombe nez à nez sur un cadavre. C’est Gérald Roy, le troisième en deux mois. Elle en parle à Otto, qui s’en balance, trop occupé à lui montrer la culotte de Kim ou à mater un film à la télé. Alors, elle lui termine son tatouage : avec des poils sous les bras de la pin-up, s’il vous plaît.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement publié sur Internet, Un cœur pur a été entièrement redessiné par son auteur pour sa parution en album. Née pendant les années Reagan, Liz Suburria a collaboré à de nombreux fanzines, avec un esprit décalé. Quoi de plus normal pour celle qui a grandi dans la scène punk de Washington DC. Ça tombe bien, c’est l’angle d’attaque qu’elle a choisi dans Un cœur pur. Ici à l’image de la BD Seuls de Fabien Velhmann et Bruno Gazzotti, les adolescents sont livrés à eux-même dans une ville où les adultes ont tous disparu. Cette allégorie leur permet de vivre pleinement ce difficile passage à l’âge adulte, sans les adultes justement, avec perte (une série de meurtres sont commis sans que l’on sache qui est le coupable) et fracas (les djeuns picolent à vau-l’eau !). En toile de fond, on retrouve les incontournables de la culture teens : le cinéma qui diffuse des films d’horreur, les party-beuveries, le lac, le lycée et… surtout, les flirts et l’éveil à la sexualité avec touche-pipi et premières parties de jambes en l’air. L’ensemble fait penser aux films de Larry Clark, aux films d’horreur des années 80 et autres ou aux comics de Charles Burns (Black hole) ou autres Jaime Hernandez (Locas). Dans un style personnel, indé et inspiré, elle ne manque pas d’explorer les amours naissantes au milieu de l’éternelle acné ou poils qui poussent au menton, un chaos dans le chaos ambiant. Son trait avec un encrage prononcé dans un noir et blanc affirmé, plonge littéralement dans une ambiance crépusculaire. A lire (ir)religieusement avec un bon Kurt Cobain, Courtney Love ou Pearl Jam.