L'histoire :
Au MI6 londonien, trois directeurs se perdent en conjectures au sujet d’une opération sensible. Il est décidé d’envoyer au front l’agent M004. Le directeur Walter Groce l’accueille dans son bureau, il s’agit de Marie-Madeleine Madac Miremont, cuisinière experte en tartes aux épinards (épicées aux « herbes de Provence »), toujours mue par son bon sens et sa volonté hors norme. Et si Machy a accepté de jouer les agents infiltrés au sein de la mafia géorgienne – l’une des plus dangereuse de la planète – malgré ses lourdes responsabilités familiales, c’est pour la modique somme de 50 000 €. Car Machy se retrouve la proie d’un ignoble chantage : un courrier anonyme lui a appris que sa fille Sarah avait été inversée avec un autre bébé à sa naissance ; et ce mystérieux corbeau menace de tout révéler à Sarah. 50 000€, c’est donc le prix du silence et de l’équilibre familial. C’est ainsi que Machy toque un beau matin à la porte d’un restaurant londonien tenu par un couple de géorgiens qui ont besoin d’une cuisinière. Un restaurant géorgien dans lequel le gang mafieux a pris ses habitudes. D’ailleurs, dès le premier soir, alors que les clients débridés par les fameuses tartes aux épinards (et aux herbes de Provence...) se déchaînent littéralement, les « vory v zakone » débarquent et calment tout le monde.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Toujours sous la houlette scénaristique de Philippe Pelaez, notre adorable et rustique mère de famille nombreuse – et cuisinière spécialisée dans les tartes aux épinards coupées au canabis – se retrouve dans ce tome 2 dans un contre-emploi relativement jouissif. En effet, victime d’un maître-chanteur, elle doit trouver une forte somme d’argent et elle accepte pour cela un contrat d’une dangerosité monstre de la part du MI6 britannique. Machy infiltre en effet une bande de criminels issus de la mafia géorgienne, rien que ça. Greffez à cela un chauffeur de taxi belge fan de death metal, une coupe du monde de rubgy, un artificier daltonien, sans oublier la reine d’Angleterre… Car évidemment, le registre policier et/ou d’espionnage n’est pas précisément le credo emprunté par Pelaez. Le serial-scénariste s’amuse de nouveau comme un petit fou avec les rebondissements rocambolesques humoristiques et les jeux de mots – parfois dignes du Vermoch – dans les dialogues ou les situations, quitte à abuser des running-gags. Ainsi, nul ne peut prononcer le nom du couple de restaurateurs sans voir un guitariste italien poursuivre la chansonnette… Et dans le registre, c’est un véritable florilège. Cette partition pleine de peps et de malice s’accompagne de nouveau d’un dessin semi-réaliste de toute beauté, et ultra dynamique, signé Javier Sanchez Casado. En somme, un bon moment de divertissement. Longue vie aux épinards.