L'histoire :
Porteuse d’un étrange talisman et poursuivie par de vilains sorciers, Zibeline, petite fille africaine, a basculé dans une civilisation parallèle peuplée par des êtres zoomorphes. Protégée par le lion D’jo, le chameau Choubère et la crocodile Merline, elle va chercher à rejoindre son village. Pour ce faire, elle est allée à la ville de CMT Jupiter et y a rencontré le puissant roi des singes… Ou plutôt l’un des gorilles clonés et décérébrés, dont la masse impose le respect, mais qui est en réalité la marionnette d’une poignée de vieux singes pas très sages. Bien involontairement, Zibeline et ses copains ont alors défié et ridiculisé l’autorité et se sont échappés… Ils sont dès lors traqués à travers la jungle par l’inquisiteur Baskerville, auquel le chancelier rancunier confie un détachement armé. Pour traverser une rivière, Zibeline et ses amis perdent du temps à construire un radeau et ils manquent de peu d’être attrapés par Baskerville et ses sbires. Dans leur fuite, ils sont emportés par un puissant courant qui les propulse jusqu’à une immense cascade d’eau. Le plongeon est vertigineux. Zibeline croit de nouveau se noyer, mais elle est sauvée in extremis par une madame hippopotame qui se baignait par là et qui a été attirée par la brillance de son talisman…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette série jeunesse rassemble bien des canons de la grande aventure, tant sur le plan de la narration que sur le plan visuel… et pourtant elle ne ressemble à aucune autre. D’une part, le contexte est indéfinissable : à la façon d’Alice au pays des merveilles, notre petite héroïne africaine a basculé dans un univers dont on ne sait pas précisément situer l’origine : parallèle ? Futuriste ? Onirique ? Toujours est-il que les animaux parlent comme chez Walt Disney et qu’à la façon de La planète des singes, toute cette société zoomorphe semble s’être rebâtie sur les ruines de notre civilisation. Pour preuve, Zibeline et ses amis entament une course-poursuite haletante au sein d’un parc d’attraction – un cadre rêvé pour emballer les jeunes lecteurs. Nous en saurons à peine plus dans cet épisode, qui fait avant tout fructifier l’action – très dynamique et immersive – et l’humour – avec quelques caméos rigolos pour les adultes : on évoque L’armée des 12 singes (film culte de SF), l’inquisiteur s’appelle Baskerville (soit l’inverse du Nom de la Rose)... Vers la fin de l’opus, les deux Régis (Hautière et Goddyn) avancent tout de même quelques explications et révèlent qu’ils en ont encore pas mal sous le pied un éventuel second cycle d’aventures… Bien que la 4ème de couv semble indiquer la série bouclée (alors que Zibeline est toujours coincée dans un monde qui n’est pas le sien ! Scandale !). L’ensemble acquiert énormément de peps à travers le dessin de Mohammed Aouamri, parfaitement à l’aise dans ce registre zoomorphe, qui laisse une grande part à l’imaginaire. Les ressorts et les pièges du parc d’attraction sont entre autre parfaitement exploités.