L'histoire :
Paysages bucoliques, bords de mers, contrées balayées par le vent, littoraux bretons, pâturages verdoyants, François Avril dessine des ambiances pour en restituer toute l'authenticité. Mais il aime aussi, dans le calme de son atelier, représenter des paysages urbains et leur atmosphère, à New-York, Paris, Bruxelles, Times Square, ou des quartiers anodins. Entre le figuratif et l'abstrait, à l'appui d'une ligne claire fragile, presque éphémère, il donne à voir aussi des ambiances citadines, osant des perspectives qui défient les lois de la pesanteur : une rue, des farandoles de toits, une voie ferrée, des contre-plongées dessinées ou esquissées... Il n'en faut pas plus à l'illustrateur pour nous faire voyager entre villes et paysages.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fortement influencé par la ligne claire d'un Yves Chaland ou d'un Serge Clerc, le travail de François Avril se révèle aussi bien dans l'illustration que le dessin, la peinture et les affiches de Paris-Plages ! Dans ce livre en format à l'italienne et sobrement intitulé Artbook, François Avril développe une esthétique de la verticalité, minérale, celle des villes occidentales aux gratte-ciel tout en lignes droites ; et une esthétique de l'horizontalité, végétale, celle des paysages et des côtes bretonnes, aux lignes de fuite qui tutoient un horizon sans fin. Entre New-York, Tokyo, Bruxelles et la Bretagne, François Avril, en multipliant les points de vue et les techniques graphiques (encre, aquarelle, esquisse, sérigraphie, mine), navigue aux frontières du rêve et du réel, de l'art et de la BD. Il y livre ses impressions et son amour des campagnes et des villes tout à la fois, puis dévoile l'infinie variété des formes urbaines, non réductibles à la seule géométrie. Des odeurs, des ambiances, une poésie de l'urbanité jaillit alors de ce recueil d'illustrations. Quant au trait, Nicolas de Crécy, qui préface le livre, évoque une épure formelle conjuguée à une limpidité des compositions, graphisme très inspiré par une ligne claire (celle de Chaland dont Avril fut l'élève) souvent tremblante ou « frêle ». Moebius, lui, souligne la patte graphique : « A travers sa stylisation, Avril parvient à donner force à des utopies urbaines impossibles à représenter pour quelqu'un qui se laisserait envahir par les détails (...). On a envie de rentrer dans ses paysages, dans ses villes. » Laissez-vous donc entraîner dans « un voyage onirique sur les traces d'un passé insouciant », ou dans « un pèlerinage contemplatif ». Car c'est un beau livre, d'une profonde légèreté.