L'histoire :
Une nuit de janvier 1870, le professeur Aronnax se rend au muséum d’histoires naturelles. Il y découvre son bureau sans-dessus-dessous ! Un homme sort de la pénombre et lui somme de lui donner tous les documents concernant Nemo. Un hindou fait alors irruption et blesse l’homme, qui s’enfuit par la fenêtre. Le sauveur est Lokesh, un des lieutenants du capitaine Nemo, qui vient justement pour lui confier les documents… mais après lui avoir raconté l’histoire de son supérieur. Tout commença lorsque Michael Nemo, fils d’un officier anglais et d’une princesse hindoue, est parti d’Angleterre pour rejoindre sa famille en Inde. A l’époque, il ne faisait pas le trajet seul : il était accompagné de miss Peabock, celle qui deviendra bientôt sa femme. Durant la traversée, la jeune femme devait se faire attaquer – en vain – par un militaire hindou. En arrivant à Cambay, l’accueil était chaleureux et les amoureux retrouvaient leurs familles avec bonheur. Un bal était organisé le même soir pour fêter leur arrivée. Mais dans la nuit, un homme armé pénétrait dans la chambre de la mère de Nemo…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jules Verne est une source d’inspiration inépuisable, avec des romans d’aventure tels que Le tour du monde en 80 jours (récemment adapté en BD…) mais aussi Vingt mille lieux sous les mers. Le personnage principal de ce dernier, capitaine du sous-marin Nautilus, est le célèbre Nemo. Cependant, une aura de mystère l’a toujours entouré : nous ne connaissons pas grand-chose de lui. Heureusement, avec cette nouvelle série, le mal est réparé. Nous suivons ainsi le retour aux Indes du jeune homme et de sa petite amie, tous deux en partance pour retrouver leurs proches et assister à la trahison de certains d’entre eux. Le scénario de Pascal Davoz s’inspire librement de l’œuvre de Jules Verne pour finalement construire une histoire propre. Son récit est intéressant, le rythme est enlevé et les dialogues plutôt efficaces. Le titre réserve également quelques moments de bravoure, comme notamment la fuite du temple d’Indore. La grande surprise de ce titre provient toutefois des dessins de Richard Ortiz. Le dessinateur uruguayen avait débuté dans le comics en illustrant la série Lady Death. L’encrage de ses cases est très bon et vient compléter un trait fin et précis. Si l’ensemble est très bon, quelques petits détails restent à fignoler, comme par exemple en page 24, avec de nombreux personnages aux visages peu détaillés (voir pas du tout). Le travail sur les couleurs de Caroline Houdelot est lui aussi exemplaire, les teintes bleutées pour les scènes de nuit confèrent une ambiance excellente. Ce premier tome bénéficie d’un très bon graphisme et d’un scénario prometteur, reste à voir si la suite sera aussi réussie…