L'histoire :
Deux maisons mitoyennes sont habitées au même moment par deux familles. Bernard Palier et sa femme Françoise ont une fille, Clémentine, tandis que les voisins de droite, Lucio Vicino et sa femme Lorena, ont un fils, Milo. Les couples font connaissance pendant que les enfants font de même. Cependant, à la différence de ce que croient les adultes, Milo et Clémentine ne s’entendent pas du tout. Il faut dire que leurs animaux respectifs se détestent cordialement. Câline, la chatte de Clémentine, feule à chaque fois que Tonnerre, le chien de Milo, passe à côté. Du coup, les enfants ne cessent de trouver des stratégies pour se pourrir la vie. Milo fait tout pour voler des exercices de mathématiques de Clémentine et éviter de travailler, tandis que Clémentine veut absolument garder pour elle la dernière boîte de céréales Cococapik du supermarché. Pourtant, tout les rapproche sans qu’ils le veuillent : lors du déménagement, ils inversent leur carton de jouets ; Clémentine devant s’amuser avec un robot destructeur et Milo devant jouer avec une poupée amoureuse. Ils ont également inversé la nourriture de leurs animaux de compagnie, ce qui entraîne une belle entente entre Câline et Tonnerre. Milo et Clémentine sauront-ils surmonter leurs ressentiments ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Marc Cantin est un scénariste BD, spécialiste de la littérature jeunesse, qui met en scène des situations de famille. Ici, on assiste à une guerre entre deux enfants qui sont voisins depuis peu. L’album est divisé en plusieurs chapitres qui constituent autant de gags sous forme de mésaventures cocasses. Le thème commun est cette haine qui oppose Clémentine et Milo. Le ton est du coup assez drôle à chaque début de chapitre. Les dialogues entre Milo et Clémentine sont de petits moments savoureux de coups bas et de colère contenue. Cet aspect est certainement le plus intéressant de la bande dessinée. En effet, il est rare de voir des enfants vedettes dans des attitudes aussi détestables. Leur mauvaise foi est palpable, tant ils se détestent ; et, mine de rien, ce trait de caractère est juste par rapport à la vie type d’un adolescent. Malheureusement, les idées de chutes et les gags sont souvent très faciles et manquent d’originalité. On rit à peine à la fin de chaque chapitre et l’on devine facilement tous les mécanismes de l’humour et du scénario. L’ensemble reste toutefois frais et sympathique, à l’image du dessin de Patrice Le Sourd. Même si les couleurs sont un peu criardes, le trait est moderne et le cadrage souvent plein de rythme. Cet ersatz de Titeuf se lit trop vite mais reste un divertissement honnête. Comme dirait Julien Courbet, méfiez-vous de vos voisins, même si ce sont des enfants… sans aucun doute !