L'histoire :
Jungle ? Période pourrie ? Meilleures années ? Chacun à son idée sur la question, quand il s’agit de se souvenir des quelques années passées au collège. Quoi qu’il en soit, on est tous unanimes pour reconnaitre que c’est à ce moment là que le petit cocon s’est transformé en joli papillon, en renard espiègle et débrouillard…ou en escargot tout mou. Bref, l’endroit idéal pour mettre en application la théorie de l’évolution. Le cours de gym en est, indiscutablement, le terrain idéal. Prenez une partie de Handball, par exemple. Demandez à deux costauds de choisir tour à tour des équipiers… Au bout d’un moment, il ne reste que la petite grosse ou le mec pas dégourdi dont personne ne veut et qui souffrent en silence. Pas facile tous les jours hein ? Qui plus est, si on a le bonheur d’avoir pour prof d’allemand une spécialiste du lancer de craie particulièrement agile quand un prétérit est torturé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nostalgiques des cours de flute à bec, du théorème de Pythagore ou de la prof de dessin hyper-sexy… cette soixantaine de pages livrées sous forme de saynètes à l’humour potache est pour vous. Car à suivre les tranchouilles de vie collégienne de l’auteur, c’est une belle bouffée d’insouciance mêlée d’une bonne goulée d’« on se fait pas de cadeau » qui remonte à la vitesse d’un TGV. L’album fonctionne en effet comme ce genre de démonstration reçue par mail ou présente sur un quelconque réseau social avec des marqueurs générationnels indiscutables et rigolos (si tu aimais ceci, si tu regardais cela, si tu collectionnais ce bidule et si tu mangeais ce machin…) pour nous faire comprendre qu’on a bien vieilli. Alors, on se retrouve forcément dans ce gamin qui scrute sa boîte de céréales pour y déchiffrer chaque matin la même liste des ingrédients. On avoue avoir, soi-même, inlassablement collectionné les petites billes de cartouches d’encres (on finissait toujours par les perdre !) ou déployé un génie sans borne pour inventer des moyens de tricher. Idem pour l’apprentissage scientifique du premier baiser, avec mouvements de langue millimétrés. Kek réussit ainsi parfaitement bien à titiller cette corde nostalgique pour une période souvent très importante dans notre propre construction. Au-delà et débarrassé de son objectif humoristique, il traduit l’incroyable violence de ce microcosme sélectif et hyper-savonneux, pour peu qu’on ne soit pas suffisamment « armé ». Bref une idée par forcement novatrice, mais plutôt bien traitée.