L'histoire :
- Iwana-bozu, le poisson monstrueux : Au cœur de l’été, un jeune garçon se promène dans la forêt, accompagné de son filet à papillon pour capturer les coléoptères. Il arrive soudain au bord de la rivière. Alors qu’il mange tranquillement ses œufs en chocolat, il entend derrière lui la voix d’une jeune fille qui lui parle. Elle lui explique gentiment qu’il ne faut pas jeter ses ordures dans la rivière et lui tend le papier d’emballage du chocolat. Une fois rendu, elle plonge dans l’eau puis disparaît, alors que le garçon tente de lui dire de ne pas se baigner ici car l’endroit est dangereux…
- Promenade en solitaire : Dans la maison de la grand-mère, un phénomène étrange vient de se produire durant la nuit : toute l’eau de la cuve s’est évaporée. Or le sol est resté sec et il n’y a aucune fuite dans la cuve. La grand-mère gronde les enfants et leur demande d’aller chercher de l’eau au plus vite car elle en a besoin pour faire le repas. Mais le lendemain, le phénomène se reproduisit à nouveau, obligeant la grand-mère à faire des offrandes aux ancêtres devant la cuve. Le soir même, elle rêve d’un cochon doré qui vide toute l’eau en creusant un tunnel…
- Le train : Un jeune garçon observe à travers la vitre de son wagon-école les avions qui passent dans le ciel. Soudain, il assiste à une scène surprenante : deux avions, au loin, se crashent. Le souffle de l’explosion est si violent que le wagon-école est obligé de s’arrêter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Zuo Ma de son vrai nom Zou Jian, auteur chinois, présente un recueil de douze nouvelles dessinées en noir et blanc, profondément inspirées de sa région natale. Dans celles-ci, il met en lumière le quotidien de vie des gens de là-bas. Il raconte des histoires parfois surprenantes, parfois étranges, mêlant superstition locale, tradition chinoise et poésie, créant ainsi une ambiance narrative et graphique très étonnante. Pour cela, il utilise un dessin réaliste statique, dont la noirceur graphique récurrente fait ressortir les aspects sombre et angoissant de certaines de ses histoires. L’enfance tient une place prépondérante dans les différents mini-récits, ce sont souvent des enfants qui jouent le premier rôle. L’auteur met ainsi en avant cette période de la vie propre à la curiosité, à la découverte de son environnement, tout en rappelant que chaque chose nouvelle peut tendre vers un doux rêve ou un cauchemar terrible. Chaque histoire dérange, voire déroute, à sa manière, car elles laissent toujours de nombreuses questions en suspens, donnant ainsi toute sa place à l’imaginaire. Le manque de connaissance des traditions locales et des coutumes propres à cette localité chinoise contribue aussi à accentuer ce sentiment d’étrangeté, pour des nouvelles effectivement Entre chien et loup.