L'histoire :
L’étrangeté semble définir au mieux le monde surréaliste proposé ici. Dans un monde en mal de repères, se succèdent des humanoïdes à l’ADN inconnue, des lits-voitures, des hommes-pâtisseries, des flans galactiques, des femmes-montagnes, des troncs-humains, des lits-yahourts, des hommes-hot-dog, des souris chirurgiens… Un univers ô combien singulier distillant tour à tour l’inquiétude et l’effroi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’éditeur Cornélius poursuit l’exploration de nouveaux territoires graphiques, modernes ou conceptuels, telle une boîte à idées dont l’ambition serait de décloisonner les genres pour faire émerger de nouvelles formes. C’est là une entreprise nécessaire et salutaire. Dans cet esprit, paraît Greenwich, œuvre iconoclaste lorgnant du côté de l’art plutôt que de la BD, et proposant une succession de collages numériques muets mêlant imagerie surréaliste, roman-photo, presse d’actualité et science-fiction, le tout débouchant sur une esthétique glamour très surannée. Il en ressort un tableau très kitsch, qui pourrait faire penser à l’Amérique des fifties. Sorte de satire un peu loufoque de la société consumériste, Greenwich nous abandonne hébétés et perplexes. Si la démarche artistique est clairement à saluer, il n’en reste pas moins que le résultat, troublant et dérangeant, interroge. Pas de place pour la nuance. Vous serez fascinés ou, comme nous, guère séduits par cet exercice de style. Question de goût et de sensibilité avant tout. Loin d’être mauvais, Greenwich s’adresse avant tout aux amateurs d’art moderne et conceptuel. A feuilleter avant d’acheter.