L'histoire :
A la fin des années 60, le grand adolescent Daniel passe ses vacances d’été dans le bocage normand, chez sa grand-mère récemment veuve. La vie campagnarde est un peu ennuyeuse, surtout qu’il pleut beaucoup. Daniel passe son temps à faire du jardinage, lire des illustrés ou se promener le long de la rivière. Car cette rivière est ponctuée par trois moulins typiques. Daniel connait bien les deux premiers, toujours en activité pour moudre le blé. Mais le chemin du plus éloigné, qu’on a étrangement appelé « Ecoute s’il pleut », est a priori abandonné, rendu inaccessible en raison des ronces et des orties. Un jour, en rentrant du marché, Daniel repère une charogne sur la route, celle du chat qu’il nourrissait. Un peu triste, il attrape une pelle et part lui donner une sépulture. Un garçon de son âge débarque alors d’on ne sait où et entame la discussion, tandis que Daniel creuse un trou. Il dit s’appeler Paul et habiter avec sa mère dans le moulin « Ecoute s’il pleut ». Daniel entame avec lui une relation d’amitié alternative et un peu étrange. Un jour, Paul l’emmène à son moulin, un magnifique bâtiment, et lui présente sa mère, une femme d’une grande beauté. Elle leur sert une citronnade et un goûter… Daniel est sous le charme.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme la sonorité de son nom ne l’évoque pas, la couleur emblématique de Patrick Prugne est le vert. Il en a couvert des hectolitres de gouaches dans ses albums sur les guerres indiennes, dans la luxuriance des forêts du Nouveau Monde. Surprise : cette histoire fantomatique et romantique, écrite sur mesure par Rodolphe, se déroule dans nos années 60 françaises, en Normandie… où la météo pluvieuse rend la campagne bel et bien verte. Un jeune héros, qui pourrait être l’alter égo adolescent du scénariste, en vacances chez sa grand-mère, y noue une amitié avec un jeune homme de son âge, qui s’avère être un fantôme. On ne divulgâchera pas le reste de l’intrigue, pour vous laisser le plaisir de découvrir les raisons de sa présence. Les planches font la part-belle à la campagne normande, pleines de lumière malgré la météo pluvieuse, et se tournent facilement, dans un doux et permanent sentiment de nostalgie rurale des sixties. Le dessin réaliste en couleurs directes utilise plus que jamais la technique de l’aquarelle. Ce serait totalement magnifique s’il n’y avait quelques automatismes rendant les visages monocordes dans leurs expressions.