L'histoire :
Jean-Claude Fournier est né le 21 mai 1943 à Paris. Pour échapper au STO, son père a quitté le garage familial de Saint-Quay-Portrieux dans les Côtes d’Amor. Son épouse tenait absolument à être près de lui pour accoucher : en cette période de guerre, elle est partie pour la capitale en train, dans des conditions effroyables. A la naissance, Jean-Claude avait le crâne en pain de sucre, ce qui amusait le médecin. Face à l’agacement du père de Jean-Claude, le médecin a tenu à le rassurer : dans quelques jours il n’y paraîtra plus rien. En quittant la chambre, le médecin faisait une dernière blague en souhaitant qu’avec un tel pain de sucre Jean-Claude ne soit pas diabétique. Le nouveau-né vivra les 3 premiers mois de sa vie à Paris, avec une tête redevenue normale en quelques jours comme l’avait annoncé le médecin. Hélas, ainsi que ce brave homme l’avait redouté, Jean-Claude est diabétique !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Celui qui s’est fait connaître en reprenant Spirou et Fantasio à la suite de Franquin se raconte dans une autobiographie en bande dessinée. Il retrace 18 souvenirs de son existence. Il évoque des anecdotes de son enfance, de famille, des souvenirs d’école, du lycée, son attachement à la Bretagne et son folklore. Dés son plus jeune âge, Jean-Claude Fournier a manifesté un intérêt pour le dessin : il était prédestiné à faire de la BD. Evidemment, cette autobiographie revient sur ses débuts aux éditions Dupuis et notamment le soutien de Franquin qui l’a pris sous son aile, l’a épaulé pour qu’il soit édité. Dans la manière dont il décrit sa relation avec cet homme bienveillant aux conseils pertinents, se dégage une réelle affection. Jean-Claude Fournier évoque avec un peu de nostalgie ses souvenirs avec les autres auteurs de chez Dupuis à l’époque de l’âge d’or de la BD franco-belge. Le dessinateur breton, qui ne manque pas de caractère, revient également sur un épisode beaucoup plus douloureux, celui qui l’a conduit à arrêter de dessiner Spirou. Cet album étant édité chez Daniel Maghen, il peut se livrer avec authenticité, sans se censurer sur cet épisode qui est encore aujourd’hui une blessure profonde. Il évoque également Bizu, sa série les Crannibales avec Zidrou au scénario ou encore ses collaborations avec Lax et Kris. Entre chaque chapitres, Jean-Claude Fournier a glissé des documents d’époque, des photos, des travaux préparatoires ou des reproductions d’originaux encrés. Dans les dernières pages d’archives, le dessinateur livre les 5 premières planches de La maison dans la mousse qui devait être son 10ème Spirou. Cette autobiographie intéressante, non dénuée d’humour, se lit avec plaisir.