L'histoire :
Aïda arrive à Trieste où elle retrouve sa cousine Mara et lui explique qu’elle a quitté son ami et qu’elle a besoin de prendre le « large ». Mara lui présente son amie, Lulli. Aïda s’installe dans l’appartement de ses grands-parents décédés, dans lequel rien n’a changé depuis leur mort. Elle se plonge alors dans leur univers quotidien sur fond de musique nostalgique italienne. Mais Aïda aperçoit son grand-père qui enfile son imperméable et sort. Elle le suit jusqu’à son cercle de joueurs de cartes et l’aborde. Ils se demandent pourquoi le monde des vivants et celui des morts se sont mélangés. A moins qu’Aïda ne rêve ? Alors qu’elle essaie de reconstruire sa vie à Trieste, ses rencontres avec ses fantômes continuent, notamment avec le ténébreux Nino. Une cohabitation entre vivants et morts se met en place. Aida finit par apprendre que Nino était son grand-oncle mort dans des circonstances inconnues. Elle se lance alors dans une enquête qui l’oblige à se plonger dans l’histoire de sa famille lors de la seconde guerre mondiale, afin d’aider Nino à comprendre comment il est mort…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour raconter le passé torturé de la ville de Trieste, Vanna Vinci utilise le procédé classique des fantômes qui ne trouvent le repos de l’âme qu’en expiant ou en racontant leur propre histoire. Elle essaie de renouveler le genre et évite la narration linéaire en mettant en scène des mondes très différents, mélangeant présent et passé, monde réel et fantastique. Souvent dénuées de transition, ces superpositions deviennent de plus en plus fréquentes au cours de l’album et font parfois perdre le fil au lecteur, qui ne sait plus trop si le propos est l’histoire d’Aïda ou celle de sa famille et de sa ville pendant la guerre. Quant au dessin, plutôt sombre, s’il convient à l’ambiance macabre de la guerre, il illustre mal les scènes contemporaines de fêtes et de discussions légères. En outre, ces scènes sont mal desservies par des dialogues utilisant à contretemps des expressions « jeunistes », qui laissent supposer que les dialogues ont été traduits. En conclusion, on apprécie le beau dessin qui rappelle par moment la patte d’Hugo Pratt, mais on regrette les digressions fantastiques à répétition qui gênent la transposition idoine dans l’ambiance de guerre…