L'histoire :
Aujourd'hui est un jour de fête : Marc, Andrea et leur petite fille Mona, reviennent habiter en ville. Après 5 ans de vie à la campagne, cette petite famille n'en pouvait plus des chaussures crottées, des pelouses à tondre, de la terrasse à karcheriser... Dès le premier pied posé en gare du nord, ils bénissent le macadam, encensent les escalators, se réjouissent à l'idée de pouvoir jeter toutes ces choses inutiles qu'ils avaient accumulées, et ils salivent à l'idée de profiter du wifi. Dans un premier temps, il leur faut toutefois trouver de quoi se loger. Leurs référents immobiliers sont quelque peu déboussolés : ils espéraient troquer leur maison de 200m² contre un appart de 100m²... ils dénichent juste, avec bien du mal, un trois pièces avec balcon. Et encore : grâce à madame Bignon, une amie de la campagne (le comble !). Côté boulot, Marc reprend un poste de journaliste au sein de la rédaction d'un grand magazine. A l'origine, sa spécialité, c'est le monde rural... Il espère aujourd'hui emporter l'adhésion de son rédac chef autour d'un curieux projet d'article sur le « Sans faux trop ». Andrea, elle, s'étonne de la profondeur des décolletés. Est-ce bien déjà aussi voyant, avant ? De son côté, la petite Mona s'enthousiasme de croiser plein d'enfants de son age et s'imagine pouvoir jouer directement avec eux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l'indique la traduction du titre anglophone, cette nouvelle série raconte la démarche inverse que faisaient Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet avec leur Retour à la terre : le couple de héros quitte ici la campagne pour retrouver les aisances de la vie citadine. En revanche, il n'est pas encore certain que le propos final soit aussi diamétralement opposé... Dans ce premier tome, on a rapidement fait le tour du propos premier (la couverture résume fort bien les premières planches) : cette famille est largement convaincue que la ville, c'est quand même mieux que la campagne. On s'attend alors à ce que les anecdotes qui accompagnent les étapes de leur retour se mettent à leur prouver le contraire... mais cette idée demeure très vague. On suit leurs pérégrinations professionnelles... un dossier suspect qui s'échappe... la reprise en main d'une vie sociale de bobo urbain... des rêves que le lecteur ne parvient pas à mieux interpréter que son auteur. Bref, on est impatient que la suite embraye enfin (dans le second volet ?) et on peine à distinguer où veut en venir la scénariste. On se laisse néanmoins porter par des répliques savoureuses, à des lieux des sentiers battus. Dans les faits, ce retour à la ville, la scénariste l'a authentiquement vécu et elle nous en fait profiter. Le dessin de Nicolas Hubesch s'inscrit quant à lui dans une veine moderne, « nouvelle vague », propre à la collection Poisson pilote, dont cet album marque les 10 ans.