parution 06 mai 2011  éditeur Dargaud  Public ado / adulte  Mots clés Historique / Policier

C'est pour ça que je m'appelle Giovanni

Au cours d’une balade dans Palerme, un père évoque, pour son fils de 10 ans victime silencieuse de racket, l’engagement de Giovanni Falcone dans la lutte contre la mafia. Didactique, documentaire, mais manquant de rythme.


C'est pour ça que je m'appelle Giovanni, bd chez Dargaud de Stassi
  • Notre note Yellow Star Grey Star Grey Star Grey Star

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  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Grey Star Grey Star Grey Star

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©Dargaud édition 2011

L'histoire :

Un soir, en rentrant de l’école, le petit Giovanni, 10 ans, est interrogé par son papa sur la journée qu’il vient de passer. En particulier, le père cherche à savoir ce qui est arrivé à son copain Simone, qu’il a vu avec le bras plâtré. Giovanni parle d’une chute. Mais il dit qu’il n’a rien vu du tout, occupé qu’il était à échanger des autocollants pour son album d’équipe de football du championnat italien. D’ailleurs, le papa s’étonne qu’avec la quantité de vignettes qu’il achète, il ne parvient jamais à compléter un album entier. Le paternel voit ça autrement. Il pense que le petit Tonio, un autre camarade de classe, a quelques responsabilités dans tous ces désagréments. Mais Giovanni préfère se taire… Aussi, le lendemain, l’école buissonnière est de mise, car Giovanni est convié par son père à une balade dans Palerme. Première étape : le numéro 1 de la rue Castrofilipo pour la lecture d’une stèle à la mémoire de Giovanni Falcone. Le gamin ne connait pas le bonhomme. Alors son père commence à lui raconter l’histoire de ce gamin qui voulait naviguer mais qui, souffrant du mal du pays, préféra faire des études de droit. Pas étonnant du reste, car depuis qu’il était tout petit, tel Zorro, il avait un sens particulièrement aigu de la justice. Il ne savait pourtant pas, alors, que ce sentiment le conduirait à se mettre bientôt en travers du chemin de la mafia…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Lui-même originaire d’un des pires quartiers de Palerme (Brancaccio), Claudio Stassi sait infiniment de quoi il parle lorsqu’il s’agit d’évoquer « le Monstre », la mafia. Il l’a d’ailleurs déjà démontré en livrant, en compagnie de Giovanni Di Gregorio, une photographie précise de son omnipuissance dans Brancaccio, chronique d'une mafia ordinaire. Avec ce nouvel ouvrage, Stassi reprend son bâton de pèlerin pour un hommage appuyé à Giovanni Falcone, d’après le roman de Luigi Garlando. Indiscutable figure de proue de la lutte anti-mafieuse, la vie du célèbre juge italien défile sur plus de 150 pages, au rythme d’un échange entre un père et son gamin de 10 ans. Victime silencieuse de racket à l’école, le petit Giovanni découvre au détour d’une balade éducative dans Palerme, le visage de l’organisation criminelle et surtout l’engagement d’un de ses plus acharnés combattants. Ainsi, son père démontre t-il que le silence, la peur sont les pires des ennemis et que l’on ne doit jamais se résigner, à l’image de Falcone. On plonge alors dans plus de 20 ans de lutte, ayant pour phares le « maxi-procès » (22 deux mois d’audience et 2 665 années de prison distribuées…) et l’assassinat à l’explosif du magistrat sicilien. Soutenue par un dessin pas toujours des plus accessibles, l’intention est infiniment louable et permet de ne pas oublier. Didactique à souhait, au point de mettre les rouages de la problématique mafieuse à portée de tous, l’ensemble emprunte néanmoins trop pesamment les chemins du documentaire : de l’explicatif touffu, de la description habile, mais un éloignement toujours rapide du cœur de l’action. Du coup, on se jette comme des morts de faims sur les maigres anecdotes qui nous sont proposées. En les multipliant, l’ouvrage aurait sans doute gagné en rythme et en capacité d’accroche. Un bel et nécessaire hommage, en tous cas.

voir la fiche officielle ISBN 9782505011286