L'histoire :
Vida est une travailleuse de proximité auprès des gens victimes de leurs compulsions. Ce nouveau job est apparu avec la « compulsion » quand ce fléau s’est abattu sur le monde entier, du jour au lendemain. Ce phénomène inexpliqué a pris au dépourvu tout le monde, au début, car personne ne pouvait comprendre ce qui se passait chez les personnes touchées. Une chose se vérifiait systématiquement : les personnes touchées devaient absolument faire une tache, animés par une force invisible mais irrésistible, celle de devoir déplacer un objet. Le phénomène est devenu d’une telle importance que de nombreuses personnes se font arrêter et ces gens ont besoin d’aide. Ces personnes touchées, ces « obligés », peuvent trouver conseil auprès de personnes comme Vida, s'ils sont sujets à des problèmes juridiques liés à leur compulsion. En effet, les obligés volent n’importe quel objet, du plus anodin au plus cher, en passant par le plus rare, puis ils les rassemblent dans un endroit improbable. Ainsi, un peu partout sur la planète, moult structures apparaissent, gigantesques et semblent animées d’un potentiel mécanique. Evidemment, le comportement des obligés et leurs actions sur l’environnement génèrent un trouble public grandissant qui risque, à terme, de mettre à mal toute la société humaine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre de ce roman graphique d'Adam Roberts et François Schuiten annonce la couleur. Une pandémie mondiale touche les hommes et les femmes. Ceux qui sont touchés abandonnent les leurs afin d’accomplir une tâche irrésistible : le besoin d’apporter un objet à un endroit précis. Ces personnes, ces « obligés » comme on les nomme, ne peuvent faire autrement que d’assouvir la tâche qui leur est due. Dans ce récit on suit les aventures personnelles de personnages principaux : Vida, Lee, Roy, Serge et Alina. Chacun de leur côté, ils font avancer le récit. Certains sont obligés et doivent accomplir une tâche précise ; d’autres ne le sont pas, mais participent à la mécanique de construction liée à la compulsion. François Schuiten accompagne ce récit d’illustrations en couleurs et en noir et blanc avec son style graphique habituel, un trait réaliste fin, très architectural. On plonge facilement dans ce récit fantastique noué d’une intrigue bien construite qui se divulgue au fur et à mesure de l’avancée des personnages. Cette compulsion donne à réfléchir sur le monde qui nous entoure et sur la réaction de la société face à un bouleversement planétaire. Ce récit digne d’un film de science-fiction plaira follement aux amateurs du genre.