L'histoire :
A l’arrivée des élections présidentielles, les CRS et donc Eugène Lacrymo ne chôment pas et en reçoivent de toutes les couleurs sur la tête : urnes et candidats, huîtres pas fraîches, pierres qui cassent toutes seules. Même les relations avec les amis de la famille se détériorent. Eugène reçoit tout un tas de colis suspects et piégés qu’il ouvre sans faire attention ; le fils unique joue d’un instrument ressemblant au célèbre « gaphophone » (cf Gaston Lagaffe). Les évènements sont si frappants qu’Eugène a du mal à en dormir la nuit. Pendant ce temps, les chercheurs qui travaillent pour la gendarmerie nationale inventent des gadgets toujours aussi farfelus : parachutes à ouverture retardée, système à sortie rapide du camion. Il y a même des improvisations de la part des CRS avec le char à canon à eau. Bien qu’ils passent leur temps à taper sur tout le monde, les CRS savent aussi fondre devant leur collègue Pamela qui leur en met volontairement plein… la vue.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Beaucoup de BD humoristiques ont exploité le thème des élections présidentielles françaises. Ce treizième opus de CRS=détresse s’en tire plutôt bien. Ce qui est sûr, c’est qu’Eugène et ses collègues ne font pas un métier facile. Le scénariste Raoul Cauvin a l’art de tourner les situations parfois à leur désavantage pour les ridiculiser ou les prendre en pitié. Surtout, il décrit des situations presque sournoises pour éviter à son bataillon de se faire déborder par les émeutiers. Les inventions du chercheur sont hilarantes à souhait ; elles nous rappellent un peu celles de « Q » dans James Bond, quand elles ne marchent pas. Les dessins d’Achdé (le repreneur de Lucky Luke !) conservent leur classicisme « gros-nez » issu de l’école BD franco-belge. Après tout, ces scènes de lutte entre CRS et émeutiers ne sont pas très éloignées des bagarres dans un certain village gaulois… Ainsi, les auteurs nous montrent les CRS sous un jour sympa : ce sont des individus pas forcément méchants et parfois très drôles… à leur façon.