L'histoire :
Ce n’est pas un bon jour pour Victor Mac Bernik, capitaine pirate freelance. En sortant de chez lui, il a en effet la désagréable surprise de constater que les gendarmes ont immobilisé son navire, l’Os-à-moelle, en raison de dettes diverses et variées. Et comble de bonheur, voyant cela, son voisin Irvin le requin se paye ouvertement sa poire. Victor n’a donc plus qu’une destination (pédestre) envisageable : la taverne, juste à côté du Pôle Abordage, bondé. Or même ses potes refusent de lui avancer le moindre Turtle pour se payer une pinte ! Le soir venu, son fiston Bigorneau lui raconte ce qu’il a appris en cours d’économie : la profession de naufrageur casse le métier de pirate. Or Victor voit aussitôt dans cette pratique interdite un moyen de renflouer son bateau. Le voilà de nuit, en compagnie de ses trois compères, qui agite une lanterne en haut de la falaise de son île. Et ça ne manque pas : un voilier vient se fracasser sur les récifs ! Cependant, ce qu’ils découvrent à l’intérieur n’a rien d’un trésor : ce sont des esclaves noirs, par familles entières. Dépité, Victor les sort de la cale et les amène dans sa planque. Avant de se faire dépouiller, dès l’aube, par Irvin, qui voit là une occasion de monnayer une main-d’œuvre bon-marché, puisque gratuite…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’ordinaire ce sont plutôt les bandes dessinées qui, fortes leur succès, se retrouvent ensuite adaptées en dessins animés. Processus inverse avec la Famille Pirate : le dessin animé est diffusé depuis plus de douze ans sur France 3 et Gulli, et c’est pourtant le premier album de la série que l’un de ses co-auteurs, Fabrice Parme, publie ici. Il s’appuie pour cela sur les talents scénaristiques d’Aude Picault (Chicou Chicou), qui se conforme à merveille au ton faussement naïf de cette parodie de « french way of life ». Caricaturale et inventive à l’envi, l’histoire met en scène une famille de pirates dans des aventures loufoques, mais pas ineptes pour autant. Par exemple, dans ce premier opus, le père de famille est confronté au problème du chômage, du surendettement, puis se retrouve responsable de l’affranchissement d’une tribu d’esclaves. Le principe de l’esclavagisme confronté à celui de la piraterie, qui propose par essence la liberté absolue à ses partisans, donnera quelques pistes de réflexions aux adultes… Quoique les idées généreuses et humanistes véhiculées parleront aussi simplement aux enfants, qui retiendront plutôt la pétillance d’un dessin stylisé, enjoué et coloré. Un excellent début, qui mériterait drôlement d’être adapté en dessin animé (hi hi)…