L'histoire :
Il était une fois, dans le royaume de Transbulvaquie, un savant complètement taré nommé le baron Frankenstein. Passionné par la création de monstres, ce dernier gardait la plupart de ses créatures dans son lugubre manoir, sous peine de les voir courir les rues à la recherche d’ecclésiastiques à zigouiller. Pour l’aider dans son œuvre, Igor, le premier de ses monstres, incarne un disciple quelque peu inconséquent. En général absorbé par les épisodes télévisés de l’île aux enfants, ce dernier rechigne régulièrement à l’alimenter en cerveaux de première fraîcheur. Les conséquences se répercutent en général sur la municipalité, piètrement dirigée par Muscardin, maire du village et tête à claque préférée des monstres. Bref, le baron n’est pas aidé. En plus, il lui faut compter avec la redoutable concurrence qu’exerce le docteur Fayoud, un autre créateur de monstres bien mieux organisé que lui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément Pierre Veys aime s’amuser avec les mythes. Alors qu’il écorne déjà régulièrement Sherlock Holmes dans la série Baker Street, il ridiculise le docteur Frankenstein dans Igor et les monstres. On est loin ici de l’ambiance d’épouvante des romans de Mary Shelley. Sous la plume de Veys, le professeur fou fait plus sourire que peur. Ce nouveau recueil propose donc un nouveau florilège d’histoires courtes de 2 à 5 planches. Mais il reste bien loin de l’excellent humour noir de Green Manor, et n’évite ni les gags éculés de Pierre Tombal, ni le ressort comique de Léonard et son disciple. Veys tente bien de persifler sur quelques thèmes faciles à critiquer, tels que la politique ou le clergé, le résultat est tout au plus sympathique, mais jamais hilarant. Au dessin, Franz Duchazeau reste un grand passionné des hachures. Comme dans La nuit de l’inca ou sa nouvelle série Gilgamesh, son graphisme moderne repose en grande partie sur un dessin rapide, très stylisé et surtout strié de haut en bas, pour mieux jouer avec les ombres et les contrastes.