L'histoire :
Grégoire, agent de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure), a rendez-vous avec Hélène, une jolie infirmière de l’hôpital Necker de Paris. Il lui explique qu’il va avoir besoin de son concours pour recueillir des informations sur un iranien qui vient régulièrement rendre visite à son fils atteint d’une infection pulmonaire. Cet homme, qui a le nom de code Siamois, est suspecté d’être un espion iranien au service d’Al-Qods (la Branche Armée des Gardiens de la Révolution Islamique). Et le Mossad (services secrets israéliens) compte fermement sur la DGSI pour poser un mouchard sur l’ordinateur de Siamois lors de son prochain passage à Paris. L’opération est sensible et importante : il s’agit de profiter du passage de l’ordinateur dans un casier de l’hôpital Necker, grâce au concours d’Hélène, pour le subtiliser quelques minutes. Ils espèrent ainsi pouvoir accéder aux emplacements des bases de lancement des missiles iraniens sur le sol syrien. Les israéliens mettent une pression maximale sur cette mission, mais le service dans lequel opèrent Grégoire, Chloé, Antoine, Eliott et Anaïs, supervisés par Victor, est expérimenté et soudé. En parallèle de cela, Alexandre un officier des douanes passionné d’archéologie, s’apprête à être terriblement déçu par une promotion qui lui passe sous le nez…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ces « Intelligences » ne sont pas une BD de vulgarisation sur le QI et les connexions neuronales. C’est ainsi que dans la plupart des pays, on appelle les renseignements intérieurs/extérieurs, alias les services d’espionnage. C’est le I de CIA ou de SIS. Avec l’aide experte d’Hugo de Bénat, ancien officier des services de renseignements français, le scénariste Philippe Pelaez tisse ici un thriller d’espionnage à la française. C’est un peu l’équivalent en BD de la série le Bureau des légendes, mais en un unique one-shot, documenté et réaliste. Il y a peu d’action (à part la scène finale inattendue), car le renseignement s’opère majoritairement à partir de réunions, de tractations, de rencontres, d’arrangements, d’écoutes, d’observations et d’analyses de données. La narration s’appuie donc sur beaucoup de dialogues et des sauts de séquences indépendantes, pour faire monter la tension adéquate. Sans trop rentrer dans les détails, il est ici question de déterminer les emplacements des bases de lancement de missiles iraniens sur le sol syrien, afin que Tsahal (l’armée israélienne) puisse les anéantir. La DGSI française mène donc une opération retorse à tiroir, à base de mouchards et de kompromats, mêlant le SVR russe, le Mossad israélien, l’IRGC iranien et… plein de seconds couteaux et de dommages collatéraux. La vraisemblance de cette affaire d’espionnage trop proche de notre actualité pour être totalement fictive doit aussi pas mal au dessin réaliste de Gontran Toussaint. Le dessinateur de Reporter et Louisiana s’approche des planches de XIII de William Vance dans la manière de camper les personnages dans les décors.
