L'histoire :
Comme tout les matins, le Président de la chaîne « Canal moi » se rend dans ses bureaux, toujours de très mauvaise humeur. Il remet les idées en place de ses employés grâce à son gant de boxe qui ne le quitte jamais – comme son homme de main, Monsieur Faucu, d’ailleurs. Le seul fait de lui dire bonjour l’irrite à un point qui justifie un coup de poing dans le nez pour le fautif. Aujourd’hui, il a convoqué ses collaborateurs pour une réunion très spéciale. En effet, l’audimat est en chute libre. Chaque semaine la chaîne perd 30% de téléspectateurs. Le président exige des explications. Il veut savoir pourquoi les téléspectateurs ne regardent plus sa chaîne. C‘est Monsieur Faucu qui lui apporte vraisemblablement la réponse : les gens regardent mais surtout, écoutent la lune le soir… Mais que se passe t-il sur la lune ? Y’a t’il une station concurrente installée là-haut ? Qui est l’annonceur publicitaire ? Toutes ces questions agacent notre Président. Il ordonne une enquête : il veut tout savoir et vite, très vite, l’audimat n’attend pas. Comme tous les jours depuis son accident, monsieur Hyppolyte Mousse est au lit. Il attend la tombée de la nuit pour que Madame Michachmouch disjoncte son compteur afin de recevoir la nouvelle histoire que lui raconte la lune chaque soir. Ce brave monsieur Mousse n’étant pas de caractère méfiant, il a eu son accident un jour d’orage en relevant ses compteurs électriques. Comme chacun sait, l’orage rend les compteurs très nerveux. Depuis, il est au lit et regarde la lune lui conter des histoires…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce one shot de Fred est la belle histoire d’un releveur de compteurs électrique qui se fait le relais de la lune pour transmettre ses histoires. Fred signe là une histoire plutôt critique à l’égard de la télévision. Il caricature parfaitement le monde médiatique à travers des personnages qui transpirent de réalisme sur la télévision actuelle et ses mauvais programmes. En tête, le président est imbu de sa personne à un point tel, qu’il se prend pour le centre du monde télévisuel. A cela, il ajoute une énorme louche de poésie – comme toujours chez Fred – pour faire rêver le lecteur. On retrouve son trait de dessin habituel, avec sur certaines planches le jeu des cases et des dessins qui s’entremêlent. Il travaille toujours autant le dialogue des personnages, avec les jeux de mots habituels et les onomatopées qui vont avec. Un vrai régal pour le lecteur et le fan, qui ne seront pas déçus. Cet album a d’ailleurs été récompensé en 1996 par l’ACBD (Association des Critiques des journalistes de Bande Dessinées) lors du festival d’Angoulême : meilleur album de bandes dessinées paru dans l’année sur le territoire francophone. Une récompense bien méritée pour Fred Othon Aristidès…