L'histoire :
Novembre 1935, Lisbonne. Fernando Pessoa a rendez-vous avec son docteur qui lui annonce qu'il va falloir l'hospitaliser. Cette perspective ne l'émeut guère. Il se sent immortel. Il regarde par la fenêtre l'ascenseur de la Compagnie des tramways électrique qui dessert le Largo do Carmo créé par Raoul Mesnier, un ingénieur français. Il descend et dans la rue, il se souvient... 1896, au large du Cap de Bonne Espérance. Sa mère lui lit une histoire pour s'endormir. Il est question de Chevalier de Pas qui échappe aux gardes du château. Profitant que le petit Fernando s'assoupisse, la mère écrit un message à l'homme qu'elle va retrouver à Durban. C'est le futur père de Fernando. Son père biologique est mort. 28 novembre, Lisbonne. Simão Cerdeira, jeune pigiste au Díario de Lisboa, est chargé, par Monsieur Da Silva, le rédacteur en chef, de rédiger la nécrologie de Fernando Pessoa, un écrivain dont il ignore tout. Pour l'aider dans son travail, il lui donne une interview réalisée, 6 mois auparavant. Il lui procure également les coordonnées de Portela, l'auteur de l'article. En parallèle, Pessoa prépare sa sortie. Aura-t-il le temps d'achever ce « Livre de l'inquiétude », basé sur les confidences de son ami Bernardo Soares et qui lui tient tant à cœur ? Il essaie tant bien que mal de finir son livre... son dernier.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Écrivain, critique, polémiste et poète, Fernando Pessoa (1888-1935) est l'un des auteurs phares de la littérature portugaise. C'est un auteur engagé, figure du modernisme, troublé par la guerre et la dictature. Il n'a eu de cesse de délivrer des vers mystiques à travers sa prose poétique. C'est aussi un être qui aime se faire discret... Quoi de plus normal quand on sait que « pessoa » signifie « personne » en portugais. Nicolas Barral, déjà auteur de Sur un air de fado, nous raconte une autre histoire lusophone qui a nécessité près de 4 ans de travail. Tout commence avec un jeune pigiste d'un journal qui part à la recherche d'un auteur dont il ignorait tout. Le plus important ce n'est pas destination, c'est le voyage, comme le dit l'adage. Un chemin tortueux qui va le mener à la découverte d'un auteur fantasque et mystérieux, livrant ses secrets au fur et à mesure. Pas à pas, l'auteur parvient à nous embarquer dans cette aventure, à démasquer l'homme derrière les hétéronymes (pas moins de 70 !) comme Alberto Caeiro (le « phénoménologue »), Álvaro de Campo (le « futuriste »), Ricardo Reis (le « classique »). Au dessin, Nicolas Barral dépose son trait en nous plongeant dans le Lisbonne des années 30. Fernando Pessoa... son nom est personne, mais à l'image d'un Terence Hill Intranquille, Monsieur Pessoa ne vous pas laissera de marbre et vous poussera, si la curiosité vous en dit, à franchir le pas... de lire ses livres et poésies, absurdes à souhait.