L'histoire :
La jeune Yaya est issue d'une riche famille chinoise. Elle pratique le piano et n'a qu'un seul objectif : réussir le concours qui aura lieu le lendemain. Alors qu'elle se promène, elle entend une mélodie provenant d'un immense paquebot. Elle échappe à la vigilance de son père et s'aventure à l'intérieur, pour prendre place derrière l'instrument et jouer quelques notes. Les personnes à bord reconnaissent le grand talent de la fillette, mais son père est en colère : comment a-t-elle pu s'échapper ? Il lui interdit de recommencer. Sur le chemin qui la ramène chez elle, elle regarde par la fenêtre et voit un gamin des rues drôlement sale. Mais au moins, pense-t-elle, il a le droit de faire ce qui lui plaît. Avant d'aller se coucher, Yaya va voir sa maman, enceinte, pour lui dire combien elle est impatiente de participer au concours de piano. Mais sa mère la prévient : la guerre menace, et l'audition n'est plus du tout la priorité. Elle demande à Yaya de préparer un sac avec ses affaires les plus précieuses, car ils embarquent à bord du bateau au matin pour fuir la ville et les bombardements qui s'annoncent. Téméraire, et souhaitant coûte que coûte poursuivre son rêve, Yaya décide de s'échapper pour aller passer l'audition, et quitte sa famille sans savoir ce qui l'attend réellement.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La balade de Yaya a été publié par les éditions Fei entre 2011 et 2015, en neuf petits formats à l'italienne, et a connu un véritable succès éditorial. En s'associant avec Dargaud, ces deux maisons d'édition nous proposent trois intégrales, au format franco-belge. Dans ce premier volume, nous retrouvons les trois premiers chapitres, scénarisés par Patrick Marty, Jean-Marie Omont et Charlotte Girard (auteurs de Lulu et Nelson), et illustré par Golo Zhao (Le monde de Zhou Zhou, Rêverie ou plus récemment La plus belle couleur du monde). Nous suivons dans ces trois premiers volumes la jeune Yaya qui va être confrontée à la sombre réalité d'un pays en guerre, ce qui va bousculer son innocence. Dans sa fuite, elle se retrouve sans parents, et trouvera comme compagnon de route un gamin des rues bien plus débrouillard qu'elle. N'ayant pas les mêmes origines, les mêmes préoccupations, elle va devoir apprendre à être indépendante, tout en poursuivant un nouvel objectif : retrouver ses parents à tout prix. Commence alors sa balade, qui ne sera pas de tout repos, car sa franchise et sa naïveté la mettront dans des situations délicates. Les illustrations, très douces dans le trait et la colorisation, contrastent avec un sujet dur, et nous font voyager à l'autre bout du monde.