L'histoire :
Le saut « Collapsar » a été expérimenté en 2045. En 2057, c’est devenu la manière traditionnelle de voyager entre les soleils morts, reléguant la Théorie de la Relativité aux livres d’histoires. William Mandella est une jeune recrue dans l’armée. Il suit un entraînement très rude, où les morts ne sont pas rares, pour se préparer à la guerre contre les Taurans. Personne n’en a jamais vu. On ne sait rien de leur niveau technologique. Tout se déclencha lorsque la sonde d’accompagnement de Columbia 4 revint sur Terre, montrant son interception et sa destruction par un vaisseau spatial d’origine extraterrestre, dans la constellation du Taureau. L’agression provoqua un choc sur Terre, déclenchant une réaction de peur et une soif de vengeance. L’Armée d’Exploration des Nations Unies fut donc fondée pour aller combattre l’ennemi inconnu. Mandella est de la première mission d’attaque. Il devra subir les sauts collapsar et aussi ses distorsions du temps. S’il revient un jour sur Terre, au terme de son contrat, il sera encore jeune, mais la Terre aura bien vieilli…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La guerre éternelle est avant tout un roman de Joe Haldeman, paru en 1968. Sous le couvert d’une histoire de science-fiction, il dénonce l’absurdité de la guerre du Vietnam et les manipulations militaires que l’auteur lui-même a subies. Récompensé par de nombreux prix littéraires, ce roman fit des émules. En particulier, Marvano proposa lui-même à Haldeman d’en faire l’adaptation en BD, vingt ans après (en 1988-1989), découlant sur une trilogie d’anthologie parue chez Aire libre Dupuis. Haldeman écrivit ensuite la suite de ce roman, La liberté éternelle, en 1999, dont l’adaptation en BD Libre à jamais vit très vite le jour (en 2002-2003), toujours en trois albums, parus chez Dargaud. Pour finir, Dargaud et Dupuis (deux maisons d’édition appartenant au même conglomérat Media Participation) nous offrent cette intégrale de rêve. C’est vrai, il faut s’habituer à la ligne claire de Marvano, aux visages parfois saccadés et approximatifs. Mais quelle atmosphère ! Quel réalisme ! Quelle maîtrise de la conception aérospatiale : on se croirait dans 2001 ! C’est vrai aussi que si le premier roman d’Haldeman a été un réel succès, la suite compte ses détracteurs. Pourtant, cette intégrale remet les pendules à l’heure. Une véritable cohérence se dégage de l’œuvre, stupéfiante tant au niveau du graphisme que du scénario. On a maintenant du mal à imaginer l’un sans l’autre. Du grand art, que les amoureux de la science fiction ne peuvent laisser passer.