L'histoire :
L’adolescence est une étrange maladie lors de laquelle les passions humaines, l’amour, les haines et les peines sont fondatrices du destin. C’est à cette même période que Grenoye rencontre une mystérieuse femme dans les Marais écarlates. Incarnation de la sensualité animale, l’image presque fantasmagorique de cette femme se grave durablement dans la mémoire du jeune homme. Année après année, envouté, il continuera de chercher ce songe dans les marais voisin de la cité de Nosgrey. Cependant, petit à petit, il commence à perdre tout. Sa mère d’abord, puis son foyer, incapable de travailler durablement. Les années passent. Il se marrie finalement. Sa vie se construit, il devient cuisinier du roi. Il en vient même à oublier le songe qui l’a hanté pendant tant d’années. Jusqu’au jour où une certaine Layla, membre d’une troupe, est accueillie à la cour du roi. Il ne fait pas de doute que c’est bien elle. Elle, la déesse aux yeux rouges comme la pierre qu’elle porte autour du cou. Elle, qui réussit à envoûter le roi. Elle, qui le verra pour la dernière fois encore vivant. Elle, qui abrite très certainement bien plus qu’un mystère, mais un pouvoir jugé par beaucoup démoniaque.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Premier album scénarisé par Jérémy, connu pour avoir été le disciple de Philippe Delaby, Layla reprend la mythologie de l’escarboucle pour en faire un récit fantaisiste. Après avoir été le dessinateur de Barracuda, Jérémy s’appuie ici sur le dessin soigné de Mika. A eux deux, ils livrent un récit aux personnages aussi attachants qu’intrigants, qui réussit à soulever des interrogations métaphysiques comme l’amour, la mort ou le temps. Comment construire sa vie dans le souvenir d’un être aimé ? Pourquoi aimer alors que l’on est voué à voir l’être cher mourir ? L’immortalité est-elle tant désirable ? Layla reste avant tout un one shot tourné vers l’aventure et le merveilleux. A la quête sentimentale de Grenoye, se mêle la conquête de la jeune Reine à la mort de son père. Le roman est surtout rythmé par la présence en filigrane du personnage de Layla. Car si l’album s’articule autour d’elle, elle reste, autant que pour Grenoye, un être bien mystérieux pour le lecteur. Le dessin de Mika construit un univers solide qui cherche une mise en scène parfois très cinématographique et dynamique. On apprécie donc facilement ce récit bien mené, qui manque peut-être d’une identité graphique et scénaristique plus marquée.