L'histoire :
Victor est en CM2 et il aime beaucoup son institutrice. Ce matin-là, alors qu'il neige dehors, elle aborde avec ses élèves une pièce de théâtre : Les oiseaux d'Aristophane. Celle-ci se déroule en Grèce. Les deux héros Athéniens fuient l'égoïsme et la méchanceté des hommes de leur cité. Ils fraternisent avec les oiseaux et construisent une cité idéale : Coucouville-les-nuages. Ici, ce sont les oiseaux qui ont le pouvoir et non les dieux de l'Olympe ! Mais ils vont chercher à reprendre leur place. Victor souffle... Même simplifié, le théâtre antique a l'air compliqué ! Avec enthousiasme, l'enseignante annonce à ses élèves qu'ils auront tout le loisir de creuser la question lors du second semestre, car ils vont faire du théâtre et joueront cette pièce en représentation. Elle leur demande d'enfiler leurs manteaux et les guident jusqu'à une salle. C'est ici qu'ils répèteront chaque semaine. Elle distribue les feuilles avec les textes et les rôles de chacun. Victor sera un buisson. Quand il s'interroge auprès de sa professeure, celle-ci lui indique qu'il sera la racine du théâtre grec, le symbole de la colère antique ! Cela lui va. Lorsqu'il rentre chez lui le soir, il retrouve ses parents. Son père, toujours le nez dans sa Panhard familiale, une vieille voiture, héritage de son père, qu'il bichonne à longueur de temps. Et sa maman, assistante sociale, qui voit d'un mauvais œil le passe-temps de son père. L'ambiance est très tendue dans la famille de Victor, ces derniers temps.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Joris Chamblain (Les Carnets de Cerise, Enola et les animaux extraordinaires) et Anne-Lise Nalin (Journal d'un enfant de lune) nous avaient complètement charmés avec leur adaptation BDdu roman de Pascal Ruter, Le cœur en braille. C'était un véritable petit bijou de poésie, de douceur, et de beauté. Ils reviennent avec l'adaptation du second tome du roman, qui se déroule trois ans avant l'action du Cœur en braille. Nous découvrons simplement Victor et son quotidien d'enfant de CM2. Il commence le théâtre à l'école et se voit confier le rôle d'un buisson. A la maison, l'ambiance est électrique entre ses parents, il imagine qu'ils vont se séparer... Et puis il fait la rencontre de sa voisine plus âgée, qui va lui permettre de s'extraire de ce quotidien, de prendre de la hauteur. Mais ses habitudes vont être bouleversées : son oncle Zak, baratineur et baroudeur, le frère de son père, débarque dans la famille et s'y installe quelque temps. Cela va tout chambouler, car il apporte avec lui une autre vision de la vie. Si le premier volume était particulièrement touchant, celui-ci l'est un peu moins. Nous en ressortons presque avec une forme de déception, car il n'apporte pas d'éléments majeurs au premier tome. Il reste anecdotique, même s'il permet d'avoir quelques réponses. La quasi-totalité des personnages sont nouveaux, ce second volet peut même être lu en amont du Cœur en braille, puisqu'il s'agit d'un préquel. Le scénario aurait mérité d'approfondir certains sujets intéressants, notamment la question de la maladie qui revient à plusieurs reprises. Le personnage de l'oncle Zak n'est pas particulièrement sympathique, on a du mal à s'y attacher. Anne-Lise Nalin continue de proposer de très belles illustrations, immersives, emplies de tendresse.