L'histoire :
Ça râle dans la forêt. Le loup en slip n’entend que lui : Grumo, l’oisillon à capuche qui râle, qui peste, qui s’énerve tout seul dans son coin. Mais qu’est-ce qui vaut autant de hargne de la part de cet oisillon en k-way jaune ? Grumo s’énerve sur l’orthographe pénible de la langue française. Pourquoi les mots sont-ils aussi chelous ? Pourquoi y-a-t-il autant de règles ? Pourquoi y-a-t-il autant d’exceptions aux règles ? Pourquoi, par exemple, le mot « gifle » qui est sensé venir du mot « joue » commence-t-il par un G au lieu d’un J ? Mais encore pire : pourquoi le mot loup prend-il un P à la fin, qu’on n’entend pas, alors que le P de son slip, on l’entend ? En fait, pourquoi est-il le lou en slip et pas le loupe en sli ? Le loup s’excuse presque : « Je suppose qu’il y a des P plus discrets que d’autres... » Autre exemple : il y a quasiment toutes les voyelles dans le mot « oiseau », mais on n’entend précisément aucune d’elles. Ça serait quand même plus logique d’écrire « oazo ». La mamie ourse Paulette intervient et propose un cours d’étymologie à Grumo. Pour cela, elle prend la métaphore de l’arbre : un arbre, ça a des racines, souvent plusieurs, mais aussi des branches, plutôt nombreuses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’orthographe de la langue française… quelle tannée pour les gamins (et les adultes) ! Pourquoi y-a-t-il autant de règles, d’exceptions, de complexités grammaticales ? Pourquoi écrit-on très souvent les choses autrement que la manière dont on devrait les prononcer, si on respectait strictement la phonétique ? Dans cette 8ème aventure, tout part d’un petit piaf qui rouspète très fort sur ce sujet, comme le ferait un caïd nerveux de quartier chaud. Ce piaf à capuche se retrouve au ban de la société, parce qu’il ne respecte pas des règles orthographiques qu’il trouve craignos et chelous : lui parle argot comme il s’en cogne. Et ça l’énerve doublement. Le scénariste Wilfried Lupano appuie sa leçon sur deux personnages, le « lou » en slip (sans P, donc, c’est fait exprès en couverture… ce qui permet un astucieux jeu de mot rigolo) et une oursonne lexicologue. Ces personnages bienveillants et particulièrement patients vis-à-vis de cette boule de nerfs très énervée, se livrent à un cours général sur les racines des mots, qui leur redonnent du sens et expliquent leurs provenances. Ils terminent la leçon par une proposition d’ouverture sur la rigidité académique des mots : la langue française doit évoluer en fonction des trouvailles naturellement issues de la pratique courante. Ziva pour walou, keutchi, morlingue, aminches et binouze ! Mayana Itoïz dessine le tout de son style jeunesse rigolo ; et comme d’habitude, Paul Cauuet nous gratifie de deux pages bonus des Vieux fourneaux à la fin.