L'histoire :
A Boston, en 1914, la puissante famille Benson se métamorphose peu à peu. Suite à un assassinat qui a mal tourné, Calder Benson, l’odieux fils ainé, a été prié de prendre le large quelques temps. Il s’est expatrié au Mexique, officiellement pour régler les problèmes liés aux gisements pétroliers de Tampico, tandis qu’Elmer, le père impérieux, corrompt les fonctionnaires locaux pour étouffer l’affaire. Pendant ce temps, son frère cadet Richard a le champ libre pour s’imposer au sein de la holding familiale… mais il préfère se tenir éloigné des magouilles de son père, rejoignant alors le cabinet de son ennemi politique, le procureur Bernstein. Ce choix lui réussit plutôt, puisqu’il parvient à faire oublier la réputation sulfureuse des Benson au sein de ce cabinet. En quête d’intégrité et de respectabilité, il s’occupe notamment du procès du meurtrier de Joan Bartlett, fillette du riche banquier local. C’est presque un cas d’école : tout accuse un clochard dépravé qui parle à peine l’américain… il sera condamné et pendu la veille du mariage de Richard, suite à une réquisition de ce dernier qui fera date. Pourtant, près d’un an après les faits, et alors que Richard vient d’être papa d’une petite Emily, un journaliste, ancien ami de Calder, le contacte et lui monnaye des documents qui remettent en cause cette version…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second volet confirme les promesses émises par un tome d’exposition passionnant. D’une part, l’ambition de la saga familiale, orchestrée de main de maître par le scénariste Fabien Nury, commence à prendre une tournure très intéressante. D’autre part, le dessin réaliste de Renaud Garreta s’avère une nouvelle fois idéal pour retranscrire ce décorum historique sans concession. Le premier tome nous plongeait en effet dans une époque permettant des excès de toutes sortes, où la prohibition et ses bienfaits sur le crime organisé commençaient lentement à germer aux USA. Elle nous présentait également la sulfureuse et puissante famille Benson, composée de personnages entiers aux caractères bien trempés. S’appuyant toujours sur une brillante psychologie des personnages, ce nouvel opus expose l’avènement de Richard, le cadet, qui profite du déclin physique du père et de la totale absence de son frère ainé. L’ombre de Calder plane néanmoins toujours sur les évènements, tant il s’est constitué une redoutable réputation. Toujours narré par Taylor, le fidèle homme de main chargé des sales besognes, le récit se déroule en deux parties d’équivalentes longueurs. Primo, l’enquête et le jugement du meurtrier de la petite Joan, qui voit Richard imposer son style : une forme d’intégrité, où le sens de l’honneur tient néanmoins une place prépondérante. Deuxio, après la transition du mariage et de la naissance, une antithèse revient sur ladite affaire, qui s’avère évidemment une erreur judiciaire, impliquant l’entourage proche de la famille… Richard en sortira grandit encore plus. Ce premier cycle de deux tomes (appelé « cycle Richard ») prépare idéalement le terrain pour un second diptyque d’ores et déjà baptisé « cycle Calder »… Allons donc, serait-il toujours en vie ?
