L'histoire :
Sur une petite île, une légende est transmise depuis des générations par les ancêtres. On raconte qu'ils ont trouvé la première source d'eau potable sur cet îlot et que pour honorer cette source salvatrice, ils ont construit un puits. Ils ont alors confié au puits leurs souhaits et leurs prières, sous la forme de pièces lancées dans l'eau. L'île est devenue prospère. Un jour, une fillette d'un couple de chevriers révéla des pouvoirs de sorcière. En grandissant, elle fondit sa propre famille et eut une petite fille, Lizzy. Mais un matin, les habitants de l'île découvrirent un voile de brume alentours. Le brouillard rendait les déplacements en mer de plus en plus compliqués, et s'accompagnait d'une armée de monstres sortis des flots. Ces monstres dévastaient les troupeaux, les maisons, les humains. Le peuple renonça aux voyages et au commerce. Ne pouvant rester inactive, la sorcière et son mari partirent en mer pour affronter le monstre. Ils confièrent alors leur fille à leurs parents. Hélas, ils ne revinrent jamais, et plus personne n'entendit parler du Léviathan. Mais la brume persista. Lizzy grandit aux côtés de son grand-père chevrier. Une vie simple. Un jour, alors qu'elle devait traverser la mer pour commercer, sa cargaison fut attaquée, elle en perdit une grande partie. Elle se justifia à son employeur qui ne prit pas en compte ses propos. Elle lui devait de l'argent. Lizzy ne s'en préoccupa pas et profita de sa journée. Mais le soir venu, elle constata qu'elle avait trop dépensé et qu'elle ne pouvait pas rembourser la somme qu'elle devait... Elle s'en alla alors voler quelques pièces dans le puits. Elle prévoyait de rembourser son dû au puits rapidement... Si elle avait su qu'on ne rembourse pas les pièces à souhaits comme n'importe quelle autre monnaie... Elle aurait peut-être réfléchi avant d'agir.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jacob Wyatt, au scénario, et Felicia Choo au dessin, proposent ici un conte moderne d'heroïc fantasy. Le décor est posé dès la couverture : celle-ci rappelle les univers oniriques des contes de fées. Le lecteur sait que ce puits évoqué dès les premières pages va jouer un rôle prépondérant dans la narration. Une jeune fille insouciante doit rembourser son dû qu'elle a « emprunté » dans le puits aux souhaits. Hélas, son geste a des conséquences bien plus néfastes que ce qu'elle imaginait. Qui n'a jamais rêvé de piquer quelques piécettes dans une fontaine remplie de petite monnaie dorée ? Ça semble si facile... En lisant ce conte, vous serez sûrement vacciné pour vos prochaines pensées lucratives... Car lorsque Lizzy veut rembourser son emprunt, une gardienne du puits lui indique qu'elle doit réaliser les souhaits que les gens ont inscrits dans ces pièces, pour que le puits oublie son méfait. Et la tâche va être ardue ! Ce véritable récit initiatique s'appuie sur une trame de conte traditionnel. Un héros se retrouve dans une situation délicate, il doit franchir plusieurs étapes de résolution, avant la finalité de l'histoire et sa morale. Les auteurs explorent la notion précieuse de vœu, mais aussi l'avarice. Finalement qu'est-ce qui est le plus important : de continuer à rêver ou d'amasser de l'argent ? Graphiquement, les illustrations, dans leur composition, rappellent le webtoon. Souvent les personnages sont sur un fonds uni, la dessinatrice se concentre sur leurs expressions, elle privilégie le dynamisme et les échanges, comme dans un manga. Les personnages sont au centre de l'histoire.