L'histoire :
Ona, une jeune femme, a perdu sa mère. Mais elle n'oublie pas le mantra que celle-ci lui répétait : « Quand plus rien ne vit, quand plus rien ne pousse, ne t'inquiète surtout pas, ne désespère pas... garde toujours espoir ». Ona est une lueur. Elle possède un bâton qu'elle peut associer à des pierres, pour profiter de leur puissance. Elle s'en sert notamment pour combattre le Sombre, qui s'étend de plus en plus, et dévaste des territoires entiers. Elle trouve refuge en sous-sol et prend soin des quelques végétaux qui survivent encore. Mais ce jour-là, alors qu'elle arrive à remettre sur pied une plante, deux créatures du Sombre tentent de s'introduire dans son sous-sol. En tentant de se protéger, un liquide toxique anéantit la plante qu'elle protégeait, et l'une des créatures avale sa pierre. La jeune femme n'a pas le choix : si elle veut sauver sa peau, elle doit fuir. Elle quitte son refuge, laissant le Sombre s'en emparer. Et elle se répète le mantra de sa mère. Dans sa poche, elle a réussi à emmener une plante, qu'elle redonne à la terre. Ona s'assoit un moment et réfléchit. Elle n'arrive pas à apprendre de ses erreurs, elle manque de vigilance. Pourtant, elle se dit que sa maman avait peut-être raison. Elle peut être utile, agir pour arrêter tout cela. Alors elle se met en route, se confectionne un nouveau bâton, récupère l'une des pierres qu'elle garde sur elle, et entame son voyage.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La scénariste Salva s'associe au dessinateur Yohan Sacré pour cette BD jeunesse (à partir de neuf ans) où se mélangent discours engagé et fable poétique. Dans cette grande aventure, le lecteur fait la connaissance d'Ona. Cette jeune fille est une lueur, et elle tente de combattre comme elle le peut le Sombre, tout en préservant sa culture et la flore qui est progressivement détruite. Dans ce voyage, elle est seule, mais se remémore souvent les souvenirs partagés avec sa maman, qui lui donne la force de continuer à chaque instant. Elle lui a inculqué de ne jamais perdre espoir. Avec Ona, le lecteur erre dans un monde menacé, et en même temps d'une grande beauté, avec beaucoup de solidarité. Ona est un personnage bienveillant et combattant. On aime la manière dont elle a été créée, visuellement. Un trait simple, efficace, avec des habits et des couleurs qui permettent de l'identifier. On notera aussi que le dessinateur lui a ajouté des poils sur les jambes... ce qui n'est pas courant en BD et qui mérite d'être souligné ! Cela concorde avec l'univers dans lequel évolue Ona, puisqu'on imagine bien qu'elle doit avoir autre chose à faire que de penser à sa pilosité. On sent un engagement fort des auteurs en faveur de la cause écologique. Ils abordent ce sujet avec intelligence et poésie, un peu à la manière du Petit prince. Ils évoquent aussi les liens mère-fille et l'identité culturelle. Les illustrations pleines de douceur subliment le discours, tout en apportant une pointe d'onirisme. Cette jolie bande dessinée, soignée jusque dans la couverture, se revêt de jolies dorures.