L'histoire :
Pierre-Luc, que tout le monde appelle Luck, est étudiant en graphisme depuis plusieurs années. A 22 ans, séchant la quasi-totalité des cours, il n’a pourtant aucun autre intérêt que les graffitis, et plus particulièrement les crânes. Il vit alors en colocation avec sa cousine, qui ne pense qu’aux hommes. Le jeune homme a lui aussi quelqu’un pour qui il éprouve des sentiments : la belle, douce et inaccessible Julie. Lui, qui rêve que sa vie change, va être servi. Un jour, alors qu’il se rend à la fac, il fait mine de s’occuper d’une annonce proposant des petits chatons, afin d’être à une longueur de bras de celle qu’il aime. Jusqu’alors, il avait maintes fois essayé d’adresser la parole à Julie… en vain. Or il est décontenancé lorsque c’est elle qui lui adresse la parole. En état de quasi panique, il lui répond aimer les chatons. La tête encore dans les nuages après qu’elle soit partie en cours, Luck heurte une autre étudiante, Gabrielle, qui fait partie du club de basket. Dans le choc, il lui renverse son café sur son haut. Cette rencontre un peu abrupte semble, à l’instar des mots de Julie, entamer chez Luck les évolutions espérées…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Créé entre 2008 et 2009, Luck est la première bande dessinée de Michel Falardeau éditée en France. En 126 pages, l’auteur québécois met en scène Luck, un jeune homme de 22 ans, étudiant occasionnel adorant faire des cranes en graffitis, qui trouve sa vie ennuyeuse. Trop sage et timide, il n’a jamais trouvé l’occasion de parler à l’étudiante dont il est amoureux. Heureusement, un jour, tout est bousculé… Avec une narration tout en douceur, l’auteur emmène le lecteur dans les pensées de Luck et dévoile ses doutes, ses peurs et ses sentiments. Sans jamais se prendre au sérieux, le récit réussit à distraire en étant dôle par moment, puis émouvant à d’autres. La personnalité de Luck est attachante et on arrive à la dernière page à regret. Les planches contenant assez peu de case (entre 4 et 5 en moyenne), le récit se dévore toutefois très vite. La fin semble un peu précipitée et laisse clairement la porte ouverte à une suite… ce qui ne semble pas être à l’ordre du jour. Dommage, car Luck fonctionne également côté visuel : les dessins de Falardeau, très contemporains, s’appuient sur un encrage propre, un trait fin et peu détaillé. La colorisation assurée par l’auteur lui-même apporte un complément agréable à l’ensemble. Si malgré son surnom, le personnage de Luck n’a pas toujours de chance, espérons que sa BD trouve son public.