L'histoire :
En l'hiver 1778, alors que Ludwig Van Beethoven a sept ans, il marche dans l'épaisse couche de neige qui a envahi la campagne. Il souhaite pouvoir donner le ton à sa vie, sans qu'on lui dise ce qu'il doit faire. Alors qu'il est perdu dans ses réflexions, ses deux frères s'amusent à quelques pas de lui. Ils disent des idioties, rigolent de bêtises. Ludwig est au-dessus de tout ça. Mais il va croiser le chemin d'une bande de trois garçons, bien décidés à lui montrer qui est le plus fort.. et le plus imbécile. Pendant qu'il se fait malmener et insulter, les deux frères de Ludwig prennent la poudre d'escampette. Un peu plus tard, alors qu'il est étalé en piteux état dans la neige, il va être trouvé par deux hommes. Lorsqu'il indique son nom, ils le reconnaissent tout de suite comme l'enfant prodige de la musique. Lassé de ce monde qui l'entoure, Ludwig se réfugie dans la musique, comme un refuge, une échappatoire. Mais son art n'est pas apprécié de tous. Ses voisins menacent de le mettre à la porte pour tout le bruit qu'il provoque. On lui rit au nez lorsqu'il évoque son souhait d'apprendre auprès de Mozart. Et lorsque l'on reconnaît son talent, c'est pour mieux le dépouiller des richesses qu'il peut rapporter. Une heureuse rencontre viendra néanmoins se mettre en travers de son chemin et lui permettra de gravir les échelons, jusqu'à obtenir son premier succès public.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès le plus jeune âge, Ludwig von Beethoven dévoile un talent inné pour la musique et la composition. Mais avant d'être reconnu pour son art, il a aussi vécu une enfance difficile et s'est servi de la musique pour s'en échapper, pour construire son destin de grand musicien, qui n'est plus remis en cause aujourd'hui. Après avoir signé ses trois premiers titres aux éditions Sarbacane (dont l'album Totem, prix de la pépite de Montreuil en 2016), Mikaël Ross propose son nouveau titre autour du célèbre compositeur allemand chez les éditions Dargaud. Ce roman graphique oscille entre le documentaire et la fiction. La plupart des passages sont directement inspirés de la véritable enfance de Ludwig : l'alcoolisme de son père, sa rencontre avec Haydn, ou encore son arrivée dans la ville de Vienne. Dans un contexte social et familial difficile, Ludwig tente tout de même d'évoluer. Mais il va être confronté à divers maux : physiques (fièvre, coliques), émois amoureux éconduits, manque de reconnaissance, vol de ses compositions, railleries à son égard. Pourtant, il puisera son inspiration dans ce quotidien, pour réaliser de grands chefs-d'œuvre. Graphiquement, nous voyons que Ludwig, malgré son jeune âge, est un personnage torturé et très... expressif. La colorisation nous montre l'aspect terne de sa vie. Pourtant, dès qu'il se met à jouer ou à composer, les illustrations deviennent libérées, colorées et l'on ressent la puissance de cette musique, pourtant suggérée à travers l'image. Ce roman graphique prend le parti de s'attarder sur l'enfance de Beethoven, sur des points que l'on occulte souvent lorsqu'on parle de ce génie. Mikaël Ross nous permet de découvrir le parcours de Ludwig, de sa jeunesse à sa révélation, en nous montrant son ambivalence, et en nous apportant des éléments biographiques concrets qui nous permettent de mieux comprendre ce personnage emblématique et historique.