L'histoire :
Dans l’enceinte de la cité interdite, un homme issu de la caste puissante des eunuques et collecteur de taxes, Ma T’ang, reçoit ses agents et apprend qu’un étranger s’est installé dans la ville. D’après eux, l’homme n’est ni un espion, ni un agent ennemi, mais un lettré qui cherche un intermédiaire pour offrir des présents à Sa Majesté Impériale. Sentant la bonne affaire, Ma T’ang ne perd pas une minute et traverse la ville dans son siège à porteurs. Arrivé sur les lieux, la déception de l’eunuque est grande. L’homme que ses agents ont décrit comme un magicien n’a ni joyaux, ni argent, pire il possède une croix d’un dieu inconnu. Afin de ne pas passer pour un sorcier et pour calmer la fureur de Ma T’ang, Ricci lui propose de choisir lui-même les offrandes qu’il présentera à l’empereur. Sans surprise l’eunuque prend l’ensemble des biens qui ont de la valeur et se retire. Alors qu’il se rendait dans un temple, Matteo Ricci est arrêté par des gardes qui l’emmènent face au ministre. Ce dernier est étonné que la nouvelle de l’arrivée de Ricci en ville ne lui soit pas parvenue en premier, car il est le seul à pouvoir présenter des cadeaux à l’empereur. Matteo Ricci et ses compagnons vont devoir attendre la décision de l’empereur dans le palais des Barbares. La rapidité d’intégration de Ricci dans les cercles très restreints de la cour va être rapidement jalousé et de nombreux complots devront être déjoués pour enfin pouvoir se présenter face à l’empereur.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean Dufaux a pris beaucoup de plaisir à découvrir le personnage de Matteo Ricci à travers ses lectures des livres de Cronin et Muchela Fontana. Et cela se ressent dans cet album. La particularité de l’homme est qu’il parle couramment le dialecte, connait parfaitement les usages du pays hôte et est tolérant envers les autres religions. Une capacité peu commune en 1600 pour un prêtre missionnaire. D’ailleurs, sa parfaite connaissance parlée et écrite de la langue et sa capacité à montrer le plus grand respect pour la culture locale vont lui permettre de gravir très vite les échelons de la cour. En parallèle à ce récit, un personnage secondaire, Lin Yu va faire son apparition dans le palais des Barbares. Cette femme dont la destinée est liée à l’empereur, va trouver auprès de Ricci le savoir et en particulier l’apprentissage de l’horlogerie. Elle apportera ses connaissances en arts martiaux et au combat pour protéger son « Maitre ». D’ailleurs, l’intégration de Lin Yu dans la cour de par sa fonction de « maitre horlogère » est presque une leçon de vie en elle-même. L’environnement graphique est confié à Martin Jamar qui, de son trait réaliste et extrêmement détaillé, emporte le lecteur au pied des grandes portes de la cité interdite. Une mention spéciale pour la colorisation magnifique des planches situant l’action dans la cité interdite. Ainsi, Jean Dufaux et Martin Jamar mettent un coup de projecteur sur un personnage oublié qui a « ouvert » les portes de la cité interdite à l’occident.
