L'histoire :
En compagnie de Patrick Gaumer, qui commente et retranscrit les nombreux entretiens réalisés dans sa maison de Santander (Espagne), William Vance brosse les étapes de sa biographie et de sa carrière artistique. William Vance, né à Anderlecht le 8 septembre 1935, raconte son enfance, dans sa famille belge. Après une solide formation à l’académie royale des Beaux Arts de Bruxelles, il s’oriente vers une carrière d’illustrateur publicitaire. Il rencontre sur le dance floor d’un café bruxellois en 1961 celle qui deviendra son épouse et sa coloriste, Petra Corina Cabrel, une espagnole. Leur fille Patricia naît en 1966, leur fils Eric en 1969. Après avoir travaillé en tant qu’assistant de Dino Anastasio, Vance entre au Journal Tintin – et Petra devient sa coloriste attitrée. Il réalise alors divers récits réalistes plutôt didactiques, dans des registres historiques variés. Sa première grande série se passera sur les flots à bord de la marine à voile à la fin du XVIIIème siècle, ce sera Howard Flynn. Puis un western spaghetti, en compagnie de divers scénaristes, Ringo. La consécration arrivera aux côtés de Greg avec Bruno Brazil et son équipe de baroudeurs. Le réalisme de son dessin s’accorde alors à une nouvelle maturité narrative, qui assurent le succès de la série jusqu’au début des années 80. En parallèle de tout cela, Vance assure aussi 18 épisodes de Bob Morane et sera adoubé par Henri Verne comme étant le meilleur sur cette mythique série. Il y aura aussi les médiévales séries Rodric (1973) et Ramiro (de 1977 à 1983 en albums), avant un retour à la marine à voile pour 7 tomes de Bruce J Hawker à partir de 1978 dans Femmes actuelles. Quelques illustrations pour la rubrique SOS Nature du magazine, deux premiers épisodes du Marshal Blueberry qui lui vaudront une brouille avec Jean Giraud, et William Vance accepte de débuter une nouvelle grande série avec Jean Van Hamme, XIII, la quête identitaire d’un amnésique formé par les services secrets américains et acteur charnière d’une incroyable conspiration…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 2005, Jean Van Hamme annonce à son éditeur Yves Schlirf son arrêt programmé de ses mythiques séries Thorgal et XIII. William Vance, le dessinateur de cette dernière série, qui a apporté un vent nouveau et réaliste au 9ème art, lui annonce quelques semaines plus tard que sa maladie de Parkinson l’empêche également de continuer, malgré sa volonté de poursuivre l’aventure aux côtés d’Yves Sente. Vance réalisera tout de même 3 planches de flashback, comme ultime signature, à l’intérieur du premier album scénarisé par Yves Sente et dessiné par Youri Jigounov. L’éditeur Yves Schlirf propose alors à Vance la réalisation d’un dernier bouquin, une monographie de son œuvre, avec l’aide de l’encyclopédiste de la bande dessinée, Patrick Gaumer. L’imposant volume que voici est le résultat d’une dizaine d’années d’entretiens à Santander (la ville espagnole de villégiature de William et Petra), une compilation de souvenirs et de ressources iconographiques qui s’est poursuivie bien après la mort de l’auteur (2018). Toutes les 46 pages d’entretiens commentés et compilés en paragraphes, sur du papier couché mat, 16 pages glacées couleur rassemblent des couvertures d’albums, de journaux, des calendriers, des publicités, des planches, des photos d’époque, des dessins originaux, des crayonnés préparatoires, piochées par la famille Vance dans les gigantesques archives de l’auteur. Riche de 406 pages, l’ouvrage constitue une somme quasi exhaustive sur ce grand monsieur de la BD franco-belge.