L'histoire :
Le Major Bowley et Kathy Austin ont subi un grave accident à bord de leur camion, qui a heurté de plein fouet un rocher en bordure de route. Bowley est mort sur le coup. Quant à Kathy Austin, elle est dans un coma inquiétant. Sir Charles dépêche immédiatement sur place l'agent Simpson pour faire rapatrier Austin de Namibie et continuer sa mission. Pendant ce temps, à Chicago, le père Jones désespère. La nouvelle église des Fils d'Ezechiel, qu'il a fondée, a bien du mal à trouver des fidèles. C'est pourtant dans un élan sincère de foi qu'il a répondu à l'appel de Dieu. Rien à voir avec ces charlatans qui montent un business. Bref, il doute : et si cet appel ne lui était pas vraiment destiné ? Durant son maigre repas, on frappe à la porte. Un homme avenant – chapeau, imperméable – souhaite s'entretenir avec lui. Il se présente comme un émissaire de Dieu, venu lui faire un nouveau signe. Il prétend venir pour lui donner la force de continuer sa mission. Afin d'effacer les doutes naturels que le visage de Jones ne manque d'exprimer, il lui demande de se déchausser. Une pression sur le pied de Jones permet alors d'éradiquer la douleur lancinante qui l'accaparait depuis des années…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce troisième tome, Rodolphe et Léo délaissent un temps la savane Namibienne et la belle Miss Austin. Les scénaristes concentrent alors leurs talents conjugués sur l'apparition très inattendue du père Jones. S'avançant sur le terrain miné de la religion, les auteurs s'en tirent néanmoins à merveille, réussissant le tour de force de transformer ce sympathique prêtre en mythe vivant, sans heurt pour le lecteur. Le mystère s'épaissit alors et devient particulièrement goûteux. On apprécie cette prise de risque du duo, à la fois hors des sentiers battus, tout en continuant à appliquer les bonnes vieilles recettes qui marchent. Le dessin de Bertrand Marchal, aux couleurs douteuses et parfois un poil grossier sur les plans lointains, est néanmoins d'une intensité rare et ne dénature en rien les éléments graphiques mis en place par Leo dans la série Kenya. Ce troisième volet évoluant souvent loin des contrées Namibiennes, Marchal propose des atmosphères très réalistes, tantôt british, tantôt américaines, qui donnent un regain de crédibilité à cette histoire complexe et passionnante.