L'histoire :
Lycéenne tête en l’air, Nanami a peut-être eu tord d’accepter d’intégrer la troupe du théâtre du vent. En compagnie d’un groupe de jeunes gothiques pas trop sympas, elle s’est retrouvée à jouer le premier rôle d’une pièce un peu particulière : dès qu’ils croient tous vraiment aux rôles qu’ils empruntent, ils basculent dans un monde fantastique parallèle ! Or, des complots politiques de premier ordre se trament dans ce royaume invisible, dont les origines et les enjeux dépassent largement la jeune fille. Dans la peau de la princesse Akata, elle doit y épouser son pire ennemi politique, le prince noir Okalya, en raison du pacte félon qu’il a passé avec Carolus. Ainsi, Okalya va-t-il s’emparer légitimement du trône ! Mais un jeune inconnu vient la délivrer in extremis, au début de la cérémonie. Elle apprendra qu’il s’agit de son demi-frère Matéo, que son père (le roi jadis assassiné) a eu avec une servante. Or, en acceptant une pierre précieuse, désormais incrustée dans la paume de sa main, Nanami se retrouve bloquée dans ce monde parallèle, dans le rôle d’Akata. Dans notre réalité, elle est dans le coma, à l’hôpital et ses parents s’inquiètent. Sa copine Cloé demande alors à Robinson, l’un de ses partenaires de théâtre de lui venir en aide…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les révélations pleuvent et le climax est à son comble, dans cet avant-dernier opus de Nanami. En effet, le lecteur assidu apprendra enfin le véritable rôle d’Alessandro (maître de théâtre), de Carolus (machiavélique !) et la finalité de l’enjeu politique qui se trame dans ce Royaume invisible. Au rayon des rebondissements, un nouveau personnage entre en scène, et pas des moindre : Matéo, demi-frère de la princesse Akata, qui a le double avantage d’être un rival à Robinson dans le cœur de la jeune fille et une des clés du problème politique : il est héritier légitime, courageux et déterminé. Certes, tout cela est très manichéen, un peu simple et archi-romantique… Mais pour le lectorat cible (les fifilles de 6 à 14 ans : testé et approuvé !), c’est du bonheur en barre. Le double contexte du monde réel et du monde fantastique permet à chacun d’y trouver ses centres d’intérêts (d’un côté, Nanami se fait enguirlander par ses parents ; de l’autre Akata enfile des robes de foliiiiie !). Et le trio amoureux qui s’installe entre Akata/Nanami, Mateo et Robinson, bousculant la frontière entre les deux mondes, n’est pas le moindre des avantages. Les scénaristes Amélie Sarn et Eric Corbeyran tissent donc là une intrigue savamment dosée, que le trait manga de Nauriel et les couleurs contrastées d’Elsa Brants mettent en forme à la juste mesure. Pas étonnant que la série ait remporté la médaille de bronze à l’International Manga Award en 2008. Allez, parions que tout sera bien qui finira bien dans le prochain et dernier volet à paraître…