L'histoire :
Medius, financier de choc en voyage d’affaire, parcourt la campagne anglaise escorté par son bras droit et porteur d’or, Métatarse. Las de leurs débats stériles, les deux hommes acceptent la compagnie d’un piteux chevalier en pleine dépression. Ce dernier se présente comme le baron nul, comte de surnombre, marquis de trop, seigneur de camelote. Étonné par cet accablement, les deux hommes pressent leur nouveau compagnon de leur narrer son infortune. Le chevalier leur conte alors son histoire. A la suite d’une erreur de courrier, il a été mandé à la table du roi Arthur. Comblé par cet honneur et vêtu d’un somptueux manteau de cérémonie, il a pointé le bout de son nez devant la table ronde. Le roi l’a alors congédié, en prétextant une erreur de secrétariat. Amorçant un repli stratégique, il s’ést pris les pieds dans sa large cape et s’est affalé honteusement, le nez sur la cuisse de la reine… hardiment palpée sous la table par le Sire Lancelot…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Oyez donc, bonnes gens, la navrante complainte de ce piteux chevalier, qui se laisse humilier tant il a conscience de sa nullité. Le moral complètement à plat, ce looser absolu, sans prestance aucune, se rabaisse à coucher dans la niche du chien, se régale de sa pâtée et se laisse tremper dans la fosse à purin. Même son cheval pleure. Débarrassé de toute contrainte graphique, se jouant des anachronismes et de la vérité historique (Jeanne d’Arc se saoule avec Robin des bois), F’murrr, de son vrai nom Richard Peyzaret, n’a pas son pareil pour user et abuser de son jubilatoire sens de l’absurde. Composé essentiellement de digressions ou de scènes en arrière plan, l’humour est tantôt parasitaire, tantôt philosophique. En attendant la sortie du 13e album du génie des alpages (prévue début 2004), les éditions Dargaud nous régalent de cette réédition. Parues à l’origine en 1991, les piteuses aventures de ce pauvre chevalier ont remporté la même année le prix du meilleur album d’humour au festival d’Angoulême.