L'histoire :
Antonio Jaumá est retrouvé mort au bord d’une route. Son corps est dépourvu de son slip, mais avec une petite culotte dans la poche de son pantalon. Sa réputation de coureur de jupon aurait-elle eu raison de lui ? Pour la police, il s’agit d’un règlement de compte avec un proxénète ombrageux… Marcos Nuñez, un ami de Jaumá, sollicite Pepe Carvhalo afin d’enquêter en parallèle de la police pour faire la lumière sur cette affaire. Sa veuve, Concha, veut tout savoir, mais Pepe n’est pas dupe face à cette veuve éplorée. Il commence par interroger l’entourage de la victime. Le premier sur sa liste est Dieter Rhomberg, le numéro trois de Petnay, la multinationale qui l’embauchait. Rhomberg était aussi un collègue de Jaumá. Sans succès. Il a quitté la société et reste introuvable. Il se rabat alors sur ses inséparables amis : les avocats Biedma et Fontanillas, l’écrivain Dorronsoro, l’homme d’affaire des yaourts Arataca, Argemí, et le cinéaste Vilaseca. Parallèlement à cela, il reçoit enfin un télégramme de Rhomberg, qui lui annonce sa venue sur Barcelone et qui souhaite le rencontrer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nous retrouvons pour un deuxième tome notre enquêteur catalan Pepe Carvhalo aux méthodes peu orthodoxes, au langage de charretier, accompagné de ses fidèles acolytes, Charo la prostituée, Biscooter le repenti et Bromure l’indicateur. Les personnages sont certes attachants, mais nous sommes aussi confrontés à la solitude du lecteur… qui est vite perdu dans les méandres des flashbacks, des pensées de Pepe, des ellipses. La densité de moments mis les uns à la suite des autres, sans transition, nuit à la fluidité du déroulé de l’histoire et à sa compréhension de prime abord. L’adaptation littéraire est un exercice périlleux : il faut pouvoir en extraire la quintessence, car le diable est dans les détails. Quant au traitement des couleurs, il est sombre, même si harmonieux, et le graphisme reste satisfaisant. Ce tome est intéressant pour connaître les grandes lignes voulues par Manuel Vázquez Montalbán : nous faire comprendre ce qu’est la solitude du manager, aussi bien dans ses conditions de travail que dans les luttes de pouvoirs, les trahisons, les corruptions auxquelles il peut être confronté, parfois au péril de sa vie.