L'histoire :
Le petit Voltaire accompagne son oncle bibliophile lors de son déménagement dans une grande maison de campagne. Celui-ci est tellement paniqué de voir tous ses beaux livres de collection malmenés par des déménageurs, que dans son bouillonnement, il envoie l’enfant jouer à l’extérieur avec sa cousine Cerise. Voltaire emmène donc son chat Nelson dans les hautes herbes de ce jardin en friche, à la rencontre de sa trépidante cousine. Il la retrouve perchée en haut d’une branche d’arbre, d’où elle lui fait remarquer qu’il y a une niche dans ce jardin… mais pas de chien. D’ailleurs, Cerise emmène Voltaire à l’intérieur de ce petit abri, pour lui faire découvrir quelque chose de curieux : un tunnel est dissimulé au fond de la niche. Et voilà les deux cousins en train de ramper à la lueur d’une lape torche. Au bout du long boyau, ils aboutissent devant une porte fermée par un volet roulant. A l’aide de son canif, Voltaire l’ouvre et les enfants débouchent sur un véritable atelier de confection de poupées ! Ils commencent à l’inspecter lorsque le volet se referme et que la lumière s’éteint. Une horde de petites souris les attaque aussitôt. Cerise s’échappe, mais Voltaire se retrouve ligoté et bâillonné…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Durant plus de 20 ans, Loïc Jouanigot a été le dessinateur d’une série de livres pour enfants, La famille Passiflore (une saga à succès traduite aujourd’hui en 28 langues et adaptée pour la télévision !), avant de faire son incursion tardive dans le 9e art en 2009, avec l’excellent Château chat. Son dessin tendre et malicieux, rehaussé de couleurs douces à l’aquarelle, est un atout formidable, pas très loin de ce que fait Beatrix Potter et surtout, Michel Plessix (Le vent dans les saules/sables). Cette fois, dans ce même registre infantile craquant, il se lance donc en solo dans un conte fantastique pétillant, s’appuyant sur le pitch central d’Alice au pays des merveilles : sous terre, il existe un monde magique, où il est possible de vivre mille aventures en compagnie de « zanimos » parlants. L’imagination n’est d’ailleurs pas ce qui manque à Jouanigot : dans ce monde parallèle, vous serez littéralement aspirés par un tourbillon de rebondissements rocambolesques, de problématiques qui s’empilent, au point d’en être tout déboussolés… Et vas-y que je te colle une histoire dans l’histoire, et un clan ennemi de Cramoisis (des rats), et des poursuites en camping-car, et une « puce à carte » (un jeu de mot futé), et… Qui suis-je, ou vais-je ? Jouanigot maîtrise certes son dessin, mais pas encore les rythmes narratifs et les pauses permettant de faire le point. Adultes et enfants peineront à tout comprendre de cet univers de conte fourmillant de péripéties hétéroclites… Espérons que le prochain tome soit mieux structuré.