L'histoire :
Au sein du pénitencier où il s’épanouit, Rantanplan étonne chaque jour son maître, le gardien Pavlov, par sa propension à avoir des réactions inverses à ce qu’on serait en droit d’attendre d’un chien « normal ». Pavlov et ses collègues ignorent que ce chien au regard atone, au sourire niais et à la démarche ridicule, comprend en réalité systématiquement tout de travers. Par exemple, impossible de changer une vitre sans que Rantanplan n’engloutisse le mastic, croyant avoir affaire à de la purée. Il bouffe aussi les grillons, car il pense que leur crin-crin est une alarme qui signifie l’heure de la collation. Il s’endort en plein milieu d’un parcours de saut d’obstacles, car cela lui rappelle quand il compte les moutons. Il est convaincu, en voyant le directeur jouer du violon, que celui-ci est un piètre bucheron, car il met un temps dingue pour scier son morceau de bois. Il attaque le gardien qui vient remplir son seau de charbon, car il veut protéger la ponte fabuleuse de la poule noire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Créé en 1960 par Morris et développé dans les années 70 et 80 par René Goscinny (entre autre), Rantanplan a beaucoup accompagné Lucky-Luke dans ses aventures. Puis son incommensurable bêtise a finit par rendre ce chien plus célèbre que ses homologues faire-valoir de héros (tels que Milou ou Idéfix), au point de lui dédier une série. Depuis 1987, Rantanplan a donc ses aventures pour lui tout seul, qui le met en scène au sein d’intrigues complètes ou de recueils de gags. Ce tome 20 est également le 10e « bêtisier » de la série, c'est-à-dire qu’il aligne une collection de strips courts d’une demie-page chacun, qui font le bonheur des rubriques détente des journaux télévisés. Le duo de scénariste Xavier Fauche et Jean Léturgie semble avoir cette fois soigné la qualité de leurs gags : ils sont plus finauds que lors des derniers opus et le quota de ceux qui tombent à plat (il y en a toujours des plus mous que d’autres) est moindre. La recette demeure ultra classique : Rantanplan est le chien le plus stupide de l’ouest et il le prouve en croquant les fesses du directeur du pénitencier, en aidant les détenus à s’échapper et surtout, par-dessus tout, en remplissant son estomac avec tout et n’importe quoi. Toujours sous les crayons de Michel Janvier, très respectueux du style de Morris, le chien anti héros bouffe notamment cette fois des grillons, des pigeons, des tourterelles, du mastic (de la purée), une éponge (une biscotte molle), des balles de tennis (une gourmandise), du savon… Il rencontre également une sérieuse concurrence de la part d’un berger allemand dressé et intelligent, Kartoffel, qu’il parvient contre toute attente à tourner en ridicule…