L'histoire :
Marc se voit proposer par le pôle emploi un poste d’agent social au sein d’une résidence autonomie pour personnes âgées. Très vite accueilli et pris en charge, il ne réalise pas encore que son nouveau travail ne sera pas de tout repos. S’assurer que chaque résident soit présent au repas, répondre aux sonnettes à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, prévoir certaines activités pour éloigner l’ennui et l’isolement… La tâche sera rude, épuisante et demandera à Marc la plus grande des patiences pour, en fin de compte, obtenir le plus précieux des sésames au sein de la résidence : la confiance des résidents. Suivez le quotidien laborieux, épuisant mais souvent teinté d’espoir, de ces hommes et de ces femmes qui se démènent jour et nuit pour le bien-être de nos aînés.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les irrévérencieux et politiquement peu corrects (mais toujours drôles) Lookbook, Eric Salch revient en grande forme avec un récit plus intimiste, moins caustique et agressif, mais toujours efficace et avec un regard très humain sur nos aînés. En réalité, Résidence Autonomie n’est pas très éloigné de la vérité. En effet, le protagoniste Marc est une connaissance de Salch ; suite à son embauche, il appelait régulièrement son ami pour rendre compte et témoigner. En fin de compte, c’est ce qu’est Résidence Autonomie : un témoignage, une voix pour ces personnes souvent seules voire abandonnées en ces lieux. Mais en plus de permettre aux lecteurs de déambuler dans les couloirs de ces établissements, l’auteur met en lumière la complexité et la difficulté du métier d’agent social et, plus largement, des métiers attrayants au social et au médical (infirmières, ASH…). Graphiquement, Salch continue d’explorer son trait caricatural appuyé, en soulignant les traits propres aux personnes âgées : rides profondes, silhouettes courbées, traits physiques atypiques… Épuré, simple et parfois vide, le dessin de Salch est également une belle mise en abîme et une réponse à ce qui est décrit tout au long des pages, comme pour témoigner de la détresse et de la solitude que peuvent éprouver les résidents. Plus accessible que ses Lookbook ou son adaptation des Misérables pour Glénat, Résidence Autonomie est un documentaire/critique pertinent et des plus agréables à suivre, pour peu que les tranches de vie comiques, dramatiques et sociales vous touchent de près ou de loin.