L'histoire :
Sur le tarmac de l’aéroport de la Môle, Junior Müller débarque à Saint-Tropez, bien décidé, cette fois, à rester normal. A la recherche de tranquillité, d’authenticité, le jeune héritier d’un baron de la mafia vient passer quelques jours sur la côte d’Azur. Accueilli au champagne au bar de la plage par ses amis pic assiettes, en rendez-vous avec sa mère vieille bimbo siliconée, créateur d’un nouveau genre vestimentaire à son insu, la vie tropézienne de junior est un enfer. Amassé avec sa cour sur la plage privée alors que l’espace public est libre, ce désabusé a un ordinaire peu ordinaire mais mortellement ennuyeux. De chaise longue en night club, toute la jet-set poursuit le carnet mondain du cynique héritier, dont la préoccupation majeure est de « rester normal ».
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et bien voilà, c’est du Frédéric Beigbeder tout craché. Pour ses fans, c’est un vrai moment de plaisir, pour ses détracteurs, une nouvelle façon de cracher dans la soupe. La jet-set tropézienne très « cheep » qui est dépeinte, la superficialité de ce milieu sont certes parfaitement rendues. Mais ne peut-on voir dans la mise en relief de ce gotha, une forme de mépris pour un milieu que le scénariste a nécessairement côtoyé et dont la futilité des tracasseries flatte un peu facilement la « France d’en bas ». N’importe quel adepte des émissions de télé-réalité est capable de pondre une étude de mœurs aussi évidente. On ne reproche pas tant à Beigbeder son manque d’imagination, que d’avoir choisi pour thème cette société d’inconsistants. Finalement, cette BD vaut surtout pour son traitement graphique. Le dessin faussement naïf de Philippe Bertrand, les couleurs et le relief, ont un petit quelque chose des années 70, un air désuet comme le sont souvent certains membres de ce milieu. Rester Normal à Saint-Tropez se lit rapidement et nous croque un milieu à l’écart du temps, et dont peu d’entre nous partage les valeurs. Mais au final, il n’y a guère de scénario… Etait-ce bien utile ?