L'histoire :
La parisienne Sara a grandi aux côtés de sa tante Fine : abandonnée alors qu'elle n'était qu'un nourrisson, elle a vécu comme une orpheline, en ignorant tout de ses parents et de ses origines. Mais un jour, sa tante, sa seule famille, décède. Avant de rendre son dernier souffle, elle tend à Sara un morceau de papier. Il n'y en a qu'une moitié. Elle l'avait trouvé au poignet de l'enfant lorsqu'elle l'a recueilli. Sara regarde ce que comporte ce papier. Un seul mot lui apparaît : Sousbrouillard. Sans vraiment réfléchir, elle s'empresse de prendre le premier bus pour aller dans ce village isolé, en pleine campagne. La parisienne découvre une toute petite cité, dans laquelle il n'y a même pas un hôtel. Un habitant lui conseille de se rendre chez la dame du lac : elle acceptera peut-être de lui louer une chambre. La pluie ne cesse de tomber sur la ville, c'est un véritable déluge. Au milieu de la nuit, Sara trouve refuge dans la demeure de Madame Ava de Moore. Juste avant d'arriver, l'homme au chapeau qui lui avait adressé la parole, avait commencé à lui parler du mystère du lac : il y a de nombreuses années, un couple se serait noyé dans le lac... Mais Sara n'a pas eu plus d'informations, et cela l'intrigue... Dès le lendemain, elle va faire une multitude de rencontres, chacun lui racontant son passé, son histoire. Ne perdant pas de vue son objectif d'en apprendre plus sur le mystère du lac, elle oubliera peu à peu la véritable raison de sa venue : découvrir d'où elle vient.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sara décide d'en apprendre plus sur son passé, le jour où la dernière personne qui composait son cercle familial vient à mourir. Elle place alors tous ses espoirs sur le seul indice qu'elle a obtenu : le nom d'une ville. Mais elle ne s'attend pas à tomber sur un mystère non élucidé, ni à rencontrer autant de personnalités, aussi touchantes qu'atypiques. Pour ce one shot, un duo d'auteurs, Terkel Risbjerk et Anne-Caroline Pandolfo, s'associe une nouvelle fois, après avoir signé un certain nombre d'albums de bande dessinée ensemble, comme Enferme-moi si tu peux, Séréna ou plus récemment Le don de Rachel. On voit que les auteurs ont trouvé une harmonie de travail, car une fluidité entre le dessin et le scénario se ressent. Le dessin, aux couleurs plutôt sombres, contribue à l'ajout de mystère, de suspens dans l'histoire. Les illustrations sont similaires à d'autres titres de Risbjerk, et l'on reconnaît facilement son trait notamment dans le dessin de personnages. Le scénario quant à lui est prenant. Au début du récit, nous nous attendons à une enquête policière, puis quelques pages après, nous comprenons que Sara sera dans une quête identitaire. Et puis, de fil en aiguille, de rencontre en rencontre, nous allons perdre de vue ses objectifs premiers, et nous allons plonger avec elle dans l'agréable récit de vie des habitants de Sousbrouillard, qui ont tous des parcours fascinants. Nous enchaînons la lecture d'historiettes courtes, qui ont pourtant un lien entre elles, et qui bercent notre lecture. La fin, bien que mystérieuse, propose une tournure intéressante. Un agréable moment de lecture.