L'histoire :
Jones se souvient de son enfance défavorisée et la protection permanente que lui apportait son grand frère Marcus, notamment contre les vieux vicelards… Aujourd’hui âgée d’une vingtaine d’années, elle poursuit sa formation de pilote d’avion de chasse sur la base aérienne de Patuxent River (côte Nord Est des USA). Elle s’affranchit magnifiquement de l’exercice du jour : le décollage et l’atterrissage à la verticale à bord de l’Harrier. De retour à la base, elle a la surprise de trouver la limousine de son vieil ami, le général Ben Carrington. Ce dernier est venu recourir à ses services pour régler une situation de crise sur l’îlot d’Alcatraz, dans la baie de San Francisco. En effet, des activistes natifs indiens, les Red Warrior, se sont rendus maîtres de la célèbre prison et ils y retiennent en otage des pacifistes – parmi lesquels ma célèbre pop-star populaire Joanis Joplaez. Jones ignore alors que son frère, qui s’est récemment évadé de prison, fait partie des preneurs d’otage ! Elle accepte d’accompagner Carrington, qui lui propose également le poste d’ordonnance à ses côtés… Mais sur ce point, Jones, se laisse un délai de réflexion.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au sein de la série parallèle des XIII Mystery, le scénariste Yann s’était déjà intéressé à l’enfance d’un personnage clé de la saga XIII : le major Jones (avec Eric Henninot au dessin). Visiblement, la personnalité complexe de cette femme militaire et ultra-réglo, porteuse d’une majestueuse coupe afro, l’a plus que titillé. En effet, cette XIII trilogie creuse plus encore le passé de Jones, dans les années qui lui ont forgé son expérience militaire et de pilote chevronnée. Pour contexte, la guerre du Vietnam vient juste de se terminer et les USA affrontent un vent de révolte intérieur venu des natifs indiens. Jones, déjà pote avec le général Carrington, doit d’ailleurs régler une prise d’otages sur l’île-prison d’Alcatraz… et elle ignore toujours que son grand frère Marcus, qui était si protecteur et éducateur avec elle lorsqu’elle était enfant (voir Little Jones, ainsi que les flashbacks de cette trilogie), en fait partie. On retrouve la patte narrative de Yann, notamment dans les dialogues tantôt un peu bourrins, tantôt un peu techniques concernant l’aéronautique, mais au sein d’un récit équilibré dans son rythme… quoique convenu dans les détails. Il y a peu d’originalité dans cet assaut d’Alcatraz, ni dans le fond, ni dans les rebondissements parfois cousus de fil blanc. Néanmoins, c’est l’occasion de retrouver la griffe artistique d’Olivier Taduc (qui, lui, s’était intéressé à Jonathan Fly, épaulé par Luc Brunschig dans XIII Mystery), dans un style réaliste encré très abouti et proche du maître Vance.
