L'histoire :
En ce mois de juin 1936 à Boulogne-Billancourt, trois sportifs émérites, Jeanne, Nicole et Antoine, se rendent au café à la demande de Francisco, également athlète, qui a une chose importante à leur annoncer. Sur place, il leur parle des Olympiades populaires qui auront lieu à Barcelone, en protestation aux Jeux Olympiques de Berlin et de leur propagande nazie. Enfin, il leur annonce qu’ils les a tous inscrits aux épreuves de sélection qui auront lieu la semaine prochaine et qu’il a déjà hâte de leur faire découvrir sa contrée hispanique. Tout le monde se réjouit de la nouvelle, mais Nicole un peu moins lorsqu’elle apprend que Carlo l’italien sera également de la fête. Le 4 juillet, les cinq athlètes se qualifient haut la main ! Et dix jours plus tard, les voilà à bord du train spécialement affrétés pour tous les sportifs sélectionnés. En route, les passagers sont contrôlés par deux policiers et ces derniers s’attardent sur Rudi Rosenwald, un juif allemand qui a fui son pays. Voyant l’homme mis à mal, les cinq amis interviennent et lui sauvent la mise. Puis le 18 juillet, enfin arrivés à Barcelone, les désormais six amis font la rencontre d’un lanceur de poids irlandais du nom de Neill. Ce dernier leur apprend qu’une guerre civile est sur le point d’éclater. En effet, le soir même, la guerre d’Espagne débute ! Les sept athlètes décident de prendre les armes et d’agir selon leurs idéaux communs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour l’avant-dernier tome de la nouvelle saison de la série 7, les auteurs Kris et Bertrand Galic (Un maillot pour l’Algérie) placent leur intrigue à l’été 1936, en pleine guerre d’Espagne. L’idée est de mettre en scène des sportifs venus participer aux « Olimpiadas Populares » et qui vont faire le choix d’être acteurs, plutôt que spectateurs, de la guerre civile en marche. Si seulement deux d’entre eux ont de l’expérience militaire, tous vont user de leurs talents sportifs (sprint, lancer de poids, saut à la perche…) pour sortir du lot et apporter leur pierre à l’édifice. Ce récit de 62 pages se lit avec beaucoup de plaisir ; il évoque intelligemment, sans entrer trop dans les détails, ce pan de l’Histoire mal connu depuis notre Europe francophone, tout en offrant une fiction drôle, rythmé et riche de rebondissements. Pour mettre en scène cette intéressante épopée, le duo de scénaristes a fait appel à l’espagnol David Morancho (Sara Lone). Le dessinateur propose un style réaliste efficace et détaillé, que ce soit lors des scènes de guerre comme des scènes sportives, ou de simples moments dans le café du coin. Les couleurs de Javi Montes sont en harmonie et jouent également un rôle dans le plaisir de lecture. Bref, un excellent 20ème tome à découvrir d’urgence…