L'histoire :
Maître Balfour, notaire, envoie son clerc écumer les tavernes pour un bien mystérieux recrutement. Le pirate Johnson, le docteur Livesey, le pirate Chien-noir, le mendiant Gunn… Tout ce petit monde, qui se connait déjà pour avoir participé à une chasse au trésor sous l’égide du sulfureux Long John Silver bien des années auparavant, reçoit une mystérieuse convocation pour le bureau du notaire, le lendemain. Maître Balfour leur explique alors que la fameuse carte au trésor de Long John Silver dispose en fait d’une double lecture… Certains symboles laissent en effet à penser que le trésor de Flint est réparti en d’autres lieux, et qu’il représente une fortune 10 fois plus importante ! Cela tombe à pic pour Jim Hawkins (le jeune héros de L’île au trésor, de RL Stevenson). Reconverti en marin négociant, il fait lui aussi partie du casting et trouve dans les perspectives de cette nouvelle aventure un répit pour sauver son navire de ses créanciers. Contre toute attente, le soir même, le jeune mousse de Jim trouve l’énigme de la carte : pliée en 4, sous la flamme d’une bougie, d’autres emplacements sont clairement indiqués ! Ils ignorent alors qu’un autre pirate, le cruel Jeckhide, cherche lui aussi à dénicher l’intégralité du trésor de Flint…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidemment, L’île au trésor de Robert-Louis Stevenson inspire les scénaristes de BD en ce moment… Après la fidèle adaptation du roman par le duo Chauvel/Simon, après l’« extension » Long John Silver de Dorison/Laufray, voici une nouvelle suite imaginée par Pascal Bertho pour honorer le concept de la collection « 7 ». Pour rappel, à chaque fois une équipe de 7 membres doit accomplir un périple bondissant en un one-shot. Ici, après l’inévitable séquence du casting de 7 pirates – pour la plupart déjà au générique du roman de Stevenson – tous partent à nouveau à la chasse au trésor de Flint. Car oui, le ricochet narratif consiste à dire que les 9/10ème du magot sont encore sur l’île, à en croire une double lecture de la carte. Pourtant, l’aventure sur l’île à proprement parler ne débute qu’à la 48e planche, sur un album qui en compte 62. En attendant, ça palabre, ça prépare, ça complote… et ça se conclut pas une pirouette quelque peu prévisible. Certes, c’est classique, les astuces sont un peu faciles, mais le décorum de flibusterie est toujours efficace. Dommage que le dessin de Tim McBurnie, un artiste australien inconnu en France, n’accorde pas le relief, le souffle épique indispensable au genre. Le storyboard/découpage de Jérôme Lereculey est certes dense, mais surtout le trait – simple – de MCBurnie n’offre pas une lisibilité optimale. On confond parfois les personnages, les cases manquent un peu de perspectives et la colorisation, glauque et sombre, se révèle bizarrement assez terne. Au final, on passe un bon moment de divertissement, qui manque tout de même singulièrement d’embruns, de sang, de sueur et de rhum !